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La France s’est trompée d’alliés au Nord Mali, et en paye désormais le prix

06.11.2013 par La Rédaction

Près de dix mois après le lancement de l’opération Serval, l’instabilité règne au nord du Mali et les récents assassinats de deux journalistes français en sont les macabres témoins. Certains parlent de chaos et l’envoi de renforts militaires sur place ne sera bientôt plus une éventualité car dès le début de son intervention, la France a fait une erreur, nous explique Francis Simonis, membre du Centre d’études des mondes africains, celle d’accorder une trop grande confiance aux Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad.

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JOL Press : Depuis plusieurs semaines, de nombreux événements ont agité le nord du Mali, particulièrement ces derniers jours durant lesquels des otages français ont été relâchés et deux journalistes ont été assassinés. Que se passe-t-il dans cette région ?
 

Francis Simonis : D’une manière générale, l’insécurité règne dans la région de Kidal, une situation qui n’a en fait rien à voir avec la libération des otages français.

Lors de l’opération Serval, et lorsque les troupes françaises et tchadiennes sont arrivées à Kidal, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) composé de Touaregs et qui avait été vaincu par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) s’est réinstallé dans sa région avec des éléments issus des islamistes d’Ansar Dine.

Cette réinstallation dans la région s’est déroulée avec la bénédiction et sous la protection des forces françaises qui ont empêché le retour de l’armée malienne dans la région.

Après les accords de Ouagadougou du 18 juin dernier, une petite entité malienne s’est réinstallée sur place et les troupes du MNLA devaient dans le même temps être cantonnées. Mais dans la réalité, cela n’a jamais été fait et c’est la principale raison de l’anarchie qui règne dans la région.

Cette anarchie est-elle similaire à la situation qui a précédé le lancement de l’Opération Serval ?
 

Francis Simonis : Paradoxalement, la situation était moins anarchique avant l’intervention car le groupe Ansar Dine était dominant dans la région et faisait régner sa loi en appliquant la charia. Il y avait alors une véritable autorité.

Ansar Dine a ensuite disparu et s’est recyclé sous le nom de Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Actuellement, le MNLA est incapable de faire régner l’ordre dans la région, même chose pour le HCUA, cela sous le regard des forces françaises et tchadiennes.

L’erreur initiale a été de ne pas désarmer les Touaregs du MNLA en arrivant à Kidal. C’est en fait l’Opération Serval qui est responsable de cette situation d’anarchie car nous avons voulu considérer qu’il y avait d’un côté les islamistes qu’il fallait combattre et de l’autre côté, les Touaregs qu’il fallait comprendre, sinon aider, au sein du MNLA.<!–jolstore–>

JOL Press: Il y a quelques mois, François Hollande annonçait le succès de l’opération Serval, quelques semaines plus tard, et à la suite d’une vague d’attentats terroristes, le président estimait que l’action française n’avait jamais eu pour objectif d’éliminer le terrorisme du pays. Que peut-on alors dire des résultats de cette intervention ?
 

Francis Simonis : Les objectifs de l’opération Serval n’ont jamais été fixés clairement. En visite aux Emirats arabes unis en janvier dernier, François Hollande annonçait que l’objectif de l’opération Serval était de détruire le terrorisme, dans ce cas, c’est un échec complet.

Si le but, comme il l’a dit aussi, était de restaurer l’intégrité territoriale du Mali, c’est également un échec complet. Mais dans ce cas, c’est un échec voulu, parce que dans la réalité, on a empêché le gouvernement malien de se réinstaller à Kidal.

JOL Press: Pourquoi cette volonté française ?
 

Francis Simonis : La France a toujours soutenu le MNLA. Les Touaregs ont toujours été considérés comme des victimes de Maliens du sud qui ne reconnaissent pas leurs droits. Les membres du MNLA ont largement cultivé cette image.

Côté français, on a feint de croire qu’il y avait une distinction à faire entre Ansar Dine – des djihadistes touaregs – et le MNLA – considéré comme un brave mouvement certes indépendantiste mais qui se battait pour la cause touarègue opprimée. Mais c’était ignorer cette porosité entre ces deux milieux.

Preuve en est la récente déclaration du MNLA qui a annoncé sa future dissolution pour fusionner avec le HCUA, nouveau nom d’Ansar Dine.

JOL Press: Que faut-il aujourd’hui pour rétablir la paix dans la région ?

Francis Simonis : Il est évident que, malgré les annonces de la France, le nombre de soldats français déployés sur place ne pourra pas être réduit. Personne n’a jamais cru qu’on y arriverait. On reconnaît aujourd’hui qu’il faudra sans doute maintenir plusieurs milliers de soldats français et que nous sommes dans cette situation pour plusieurs années.

Si les Français partent aujourd’hui, personne n’est capable, à ce jour, d’empêcher une attaque islamiste de grande ampleur. Seuls les Tchadiens en seraient capable mais l’opinion publique tchadienne commence à récriminer contre cette intervention et contre les Maliens qui ne leur sont pas vraiment reconnaissants pour leurs sacrifices.

Désormais, la première chose à faire est de demander clairement au gouvernement malien ce qu’il souhaite. S’il veut la reprise totale du contrôle sur cette région, cela passera par le désarmement complet de tous les groupes armés sur place. Il ne faut donc pas considérer que certains d’entre eux, comme le MNLA, ont une légitimité à garder leur armement.

Propos recueillis par Sybille de Larocque

La Rédaction


Kidal Mali MNLA Opération Serval Terrorisme
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