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La zone de défense aérienne chinoise ravive les tensions avec Tokyo

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Création d’une zone de défense aérienne en mer de Chine orientale

Samedi 23 novembre, Pékin a annoncé sa décision d’établir une zone « d’identification de la défense aérienne » dans une large part de la mer de Chine orientale. Dans un communiqué, le ministère de la Défense chinois a précisé que, dorénavant, tout appareil franchissant cette zone devra « suivre les instructions » des autorités chinoises, sous peine de s’exposer à une intervention des forces militaires.

Concrètement, les avions s’aventurant dans la zone aérienne définie par Pékin (dont la carte a été publiée sur le site du ministère de la Défense chinois), devront fournir un plan de vol précis, dévoiler leur nationalité, et rester joignable par radio pour répondre à tout moment aux demandes pouvant leur être adressées. Les dirigeants chinois ont précisé qu’il s’agissait de « se protéger contre toute menace aérienne ».

Réponse immédiate de Tokyo et Washington

Les tentions proviennent du fait que la zone de défense aérienne imaginée inclut les îles Senkaku, sous contrôle japonais mais revendiquées par la Chine. Et ce contrôle aérien en mer de Chine passe mal au Japon, l’ambassadeur chinois a été convoqué.

Le ministre des Affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, a immédiatement dénoncé un « geste unilatéral » faisant naître « le danger d’événements imprévisibles dans la zone », précisant même que cette zone de défense aérienne n’avait aucune validité pour le Japon.  Shinzo Abe, le Premier ministre du pays, a lui aussi regretté, lundi 25 novembre, la décision de Pékin, qualifiée de « dangereuse ».

Il faut rappeler que des tensions s’étaient déjà manifestées en septembre 2012, lorsque le japon a nationalisé trois îles de l’archipel. Fin octobre 2013, des incursions de bateaux de gardes-côtes chinois près des frontières de l’île avaient donné une nouvelle actualité à la dispute, le ministre de la Défense japonais, Itsunori Onodera, indiquant alors que Pékin menaçait la paix dans la région.

Washington a également manifesté son inquiétude par l’intermédiaire du chef de la diplomatie du pays, John Kerry : « La liberté de survol et d’autres règles internationales sur l’usage des espaces aérien et maritime sont indispensables à la prospérité, la stabilité et la sécurité dans le Pacifique ». Ce dernier a de plus demandé à la Chine de « ne pas mettre à exécution sa menace de prendre des mesures contre des avions qui ne s’identifieraient pas ou n’obéiraient pas à des ordres émanant de Pékin ».

Les critiques du Japon passent mal en Chine

La Chine a convoqué l’ambassadeur japonais pour lui faire part de l’indignation du pays face aux critiques de l’établissement de la zone de défense aérienne. Pour le Global Times, média d’Etat chinois, le Japon fait preuve « d’hypocrisie et d’insolence » dans la mesure où le pays a établi sa propre zone de défense aérienne près des côtes russe et chinoise. Le quotidien précise que « la Chine avait toutes les raisons, justes et légitimes, d’établir à son tour une zone semblable ».

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