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Les excès du maire de Toronto vont-ils le mener à sa destitution?

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Rob Ford aura finalement avoué. Après avoir démenti pendant plusieurs mois, le maire de Toronto a finalement reconnu, le 5 novembre dernier, qu’il avait fumé du crack. « Mes amis, je n’ai plus rien à cacher », a-t-il alors lancé aux Canadiens. Et pourtant, depuis ses révélations, les scandales n’en finissent pas d’éclabousser le maire de la plus grande ville du Canada.

«D’autres cadavres dans le placard»

Des documents récoltés par les services de police de Toronto citent plusieurs témoignages d’anciens conseillers du maire révèlant ses excès : consommation de l’OxyContin , de cocaïne, conduite sous l’emprise de l’alcool,  et un recours aux prostituées dans son cabinet, notamment le soir de la Saint-Patrick 2012. Devant la liste de ces abus, un conseiller lui a demandé s’il avait tout avoué: « je n’en sais rien, il se pourrait qu’il reste d’autres cadavres dans le placard » lui a alors répliqué Rob Ford.

Rob Ford engage des poursuites

Ces témoignages ont été récoltés par les services de police de Toronto, et pour l’instant Rob Ford ne fait pas l’objet de poursuites: « Les révélations d’hier sur la cocaïne, les ‘escort girls’ et la prostitution (…) ne sont que des mensonges », aurait-il lancé, selon Le Monde. Ironie du sort, c’est l’édile qui aurait menacé de lancer des poursuites les personnes à l’origine de ces accusations : « C’est malheureux, mais je dois engager des poursuites. Je vois rouge quand on attaque mon intégrité de père et de mari » a-t-il indiqué.

Vers une démission ?

Devant la tournure qu’ont pris les évènements, le conseil municipal à demandé au maire de prendre un congé temporaire afin de « régler ses problèmes personnels » avant de reprendre ses fonctions. Refus catégorique de l’élu de 44 ans, qui écarte toute possibilité de démission.

L’étendue du scandale a poussé Kathleen Wynne, la première ministre de la province canadienne d’Ontario, à émettre l’idée d’une possible intervention de son gouvernement pour écarter Rob Ford. Mais pour ce faire, il faudrait que le conseil municipal signale « clairement qu’il ne lui était plus possible de fonctionner », a-t-elle expliqué.

L’édile contre-attaque

Mais Rob Ford n’a pas dit son dernier. Le maire instable a décidé de contre-attaquer en animant une émission de télé sur la chaîne de télévision conservatrice Sun News Network, chaque lundi, en compagnie de son frère Doug, conseiller municipal.  « Après l’annulation de leur très populaire émission de radio, nous avons approché les Ford afin de les accueillir sur notre chaîne », a indiqué Kory Teneycke, vice-président de Sun News Network.

«Rob Ford à Sun News, une blague ?»

Cette nouvelle a provoqué une onde de choc dans la société canadienne : « Rob Ford à Sun News, une blague ? » a par exemple titré le Journal de Montréal.  « Mes chers collègues de Sun News, vous venez d’annoncer que vous alliez donner une émission de télé au maire de Toronto, Rob Ford, et son frère Doug. Vous en avez fumé du bon? » s’est indignée la journaliste Sophie Durocher, auteure de la tribune.

Le maire controversé avait été remercié de l’émission de radio locale de Toronto Newstalk 1010 qu’il animait après ses aveux sur sa consommation de drogue.

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