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Les Maliens ont voté… Et après?

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Si le taux de participation à l’élection présidentielle malienne s’annonce décevant, le résultat du scrutin pourrait s’avérer très favorable au président Ibrahim Boubacar Keita et à son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Les premiers chiffres, tombés lundi 25 novembre, au lendemain de l’élection, laissent le clan présidentiel plein d’espoir pour rafler un maximum de sièges à l’Assemblée.

L’unité autour du président IBK

L’enjeu est grand pour le président. S’il a été élu après plusieurs mois d’instabilité constitutionnelle, il lui faut désormais s’assurer avoir les mains libres pour mener à bien les différents projets qu’il a promis aux Maliens.

L’unité nationale autour de la personnalité présidentielle est donc fondamentale. A l’issue de ce premier tour des élections législatives, la tendance est au RPM, indique le quotidien en ligne Malijet. Le Rassemblement pour le Mali qui, dans la plupart des circonscriptions, s’apprête à affronter divers partis adverses lors du second tour du scrutin.

Cette unité, le président IBK en a témoigné à la sortie du bureau de vote où il s’était rendu avec son épouse, dans la journée de dimanche.

« Le Mali est debout, avance et marche très bien », a ainsi estimé le président malien devant la presse. « Je pense et j’espère […] qu’en fin de compte, on aura une grande joie nationale en portant à l’Assemblée nationale des hommes et des femmes qui sauront porter le projet dont le peuple malien nous a investis », a-t-il encore ajouté.

Terrorisme, ambitions indépendantistes, économie

Ce projet, qu’il y ait majorité présidentielle à l’Assemblée ou non, nécessitera beaucoup de travail. Ibrahim Boubacar Keita le sait et c’est pour cela qu’il engage tellement les Maliens à s’unir autour de sa personne. Il faut que « le Mali reste soudé et dédié enfin à ses missions régaliennes : le développement du Mali et le bonheur des citoyens du Mali, de l’homme malien ».

Et sur la route de ce « bonheur » malien, sont semées de nombreuses embûches.

Alors qu’on croyait le calme revenu au Mali, au terme de plusieurs mois d’intervention française, les maux qui divisent le pays sont brutalement revenus dans l’actualité de ces dernières semaines, laissant d’ailleurs planer le doute sur la réelle opportunité d’organiser le premier tour du scrutin au jour prévu.

Derrière cette instabilité, une zone géographique : le nord du Mali et deux acteurs majeurs : les Touaregs qui revendiquent leur indépendance, ou au moins leur autonomie, et les islamistes qui, après avoir été mis en fuite par les forces françaises ont eu un certain temps pour se reconstruire comme ils l’ont prouvé récemment par l’enlèvement et le meurtre de deux journalistes français.

Le Mali vers un renouveau ?

Pour venir à bout de la rébellion touarègue et des cellules islamistes actives, Ibrahim Boubacar Keita aura besoin de bien plus que d’une majorité à l’Assemblée. Il lui faudra restaurer l’unité territoriale du Mali et parvenir au retour définitif de l’autorité administrative de Bamako dans les zones désertées. De ces enjeux dépend le redressement de l’économie malienne, une autre promesse de campagne d’Ibrahim Boubacar Keita.

« C’est cela qui compte. Et c’est cela mon but : la paix et le développement du Mali », a encore affirmé le président. Et comme pour s’offrir de précieux alliés, IBK s’est adressé directement à des journalistes après avoir voté. « Vous êtes des hommes et des femmes de la communication. A vous également de passer le message de compréhension et d’explication dont le pays a besoin aujourd’hui. […] Le Mali est grand, le Mali a besoin de grandes choses et vous devez passer de grandes choses », a encore déclaré IBK, plus que jamais volontaire pour que cette dernière étape du processus électoral soit un tremplin vers le renouveau malien.

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