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Les quatre facteurs qui stimulent la croissance d’une entreprise

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6000 personnes sont attendues cette année encore pour participer aux 60 conférences au cours desquelles universitaires reconnus, chefs d’entreprises, personnalités politiques et journalistes confronteront leurs points de vue. Chaque jour, un expert vous présentera une de ces conférences! Aujourd’hui, Jean-Luc Gaffard présente « les 4 stimulants de la croissance des entreprises ! ».
Les 4 stimulants de la croissance des entreprises
 
Le redressement productif de l’économie française repose sur la capacité renouvelée des entreprises à innover, à exporter et tout simplement à croître dans un contexte où les gains de productivité et les taux de marge ont diminué.
 

Innovation et coûts du travail

 
Le premier des stimulants de la croissance des entreprises est l’innovation, autrement dit la capacité d’acquérir une compétitivité hors prix, jugée plus robuste qu’une compétitivité prix. L’une n’est cependant pas indépendante de l’autre. L’innovation, technologique ou organisationnelle, visant la création de nouveaux produits ou l’exploration de nouveaux marchés, implique un détour signifiant que des coûts doivent être couverts avant que les revenus correspondants ne puissent être perçus. Aussi espérer devenir compétitif hors prix suppose de disposer de taux de marge suffisamment élevés et, le cas échéant, d’être compétitif en prix.
 
Le deuxième des stimulants de la croissance peut, alors, s’avérer être de bénéficier de coûts du travail relativement moins élevés. La question est posée, au sein de la zone euro, du montant à la fois des salaires et des charges en rapport avec la productivité du travail. C’est une question de législation sociale et fiscale propre à chaque pays, mais aussi de stratégie des entreprises si l’on se réfère à l’exemple allemand.
 

Identifier les stimulants de la croissance des entreprises pour orienter les politiques à mettre en œuvre

 
Le troisième stimulant de la croissance des entreprises est, en effet, l’avantage tiré de stratégies adaptées, non pas seulement d’exportation, mais aussi de fragmentation internationale de la production. La capacité de délocaliser des segments de la production dans des pays où les salaires sont moindres à qualifications identiques assure un avantage en termes de coûts répercuté sur le prix des produits, sur les taux de marge et le volume des investissements. Pareille stratégie met en scène, non pas une entreprise en particulier, mais un réseau d’entreprises, véritable écosystème mariant dimension locale et capacité de se projeter vers l’extérieur.
 
Le quatrième stimulant de la croissance réside dans la qualité des relations financières dont peuvent bénéficier les entreprises. La difficulté même d’innover, quand les investissements sont irréversibles et l’information de marché incomplète, appelle certes d’accéder aux moyens de financement requis, mais surtout de disposer d’un engagement financier long, c’est-à-dire de relations financières stables et d’un contrôle conservé du capital.
 
Identifier ainsi les stimulants de la croissance des entreprises devrait orienter les politiques à mettre en œuvre, fiscale, sociale, industrielle, bancaire, en ayant soin de se garder d’affaiblir une demande globale déjà faible et d’exacerber une concurrence fiscale, sociale voire salariale dévastatrice.
 
Jean-Luc Gaffard OFCE Sciences Po, SKEMA Business School et Université de Nice Sophia Antipolis
 
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