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Les réactions politiques à l’Alternative Bayrou/Borloo

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« Quelle belle assistance ! Quel bonheur de retrouver les amis communs ! », s’est exclamé Jean-Louis Borloo, lors du lancement officiel de la nouvelle « coopérative » centriste entre l’UDI dirigée par ce dernier et le Modem de François Bayrou. Ce rapprochement est cependant loin de ne faire que des émules chez les politiques.

Des élus UDI perplexes

Si l’eurodéputé Modem Jean-Luc Bennahmias, ex-secrétaire des Verts, semble satisfait de ce rapprochement, qu’il qualifie même de « pacs politique », d’autres paraissent bien moins convaincus. Plusieurs élus de l’UDI ont d’ailleurs boudé la cérémonie de retrouvailles à Marseille.

« Je n’ai pas envie de jouer les garçons d’honneur » a déclaré le député UDI de Côte-d’Or, François Sauvadet au Figaro, qui est confronté à des responsables du Modem alliés à la majorité municipale, menée par le socialiste François Rebsamen, dans la ville de Dijon. Même chose avec Jean-Chistophe Fromantin, député maire de Neuilly, qui a dénoncé, dans Le Figaro« un rapprochement qui procède davantage d’un schéma tactique que d’une perspective de projet ».

Le vice-président du groupe centriste au Sénat et proche du patron du Nouveau Centre, Hervé Morin – favorable à cette union -, Hervé Maurey, a quant à lui réclamé que ce rapprochement soit soumis à un vote d’un congrès de l’UDI.

L’UMP agacée

Les sarkozystes semblent les plus réfractaires à cette alliance, ne pardonnant pas à François Bayrou d’avoir fait battre Nicolas Sarkozy en annonçant voter « à titre personnel » François Hollande lors de la dernière élection présidentielle. Brice Hortefeux et Jean-François Copé prévoient d’ailleurs de présenter un candidat UMP à la mairie de Pau, si le leader du Modem s’y présente. Interrogé par Le Point, Jean-Marc Lech, codirecteur de l’institut de sondage Ipsos explique que « les sarkozystes veulent taper sur Bayrou pour isoler Borloo qu’ils identifient comme le maillon faible. C’est un western spaghetti ».

Brice Hortefeux : « La contagion de la colère… par Europe1fr

Frédéric Lefebre, député des Français à l’étranger se demande si « ce rassemblement ne va pas ensuite, au moment des européennes, devenir une division entre UMP et UDI, ce qui ouvrirait en grand les portes du FN ». Cet ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire appellent à l’unité droite-centre. « J’aime l’unité, le me bats pour l’unité, je pense vraiment que la bonne solution, c’est l’alliance de la droite et du centre » a notamment déclaré l’ex-ministre de l’Agriculture sur France 3, dimanche.

Si Jean-Pierre Raffarin, chef de fil du courant centriste à l’UMP, se félicite de voir Bayrou rejoindre le centre-droit, il considère toutefois qu’il ne s’agit que de « l’équipe B », l’équipe A étant l’UMP. Au micro de RTL, mercredi 6 novembre, l’ancien Premier ministre a en effet déclaré « Dans l’opposition, il faut qu’il y ait un poids lourd et un poids moyen. Le poids lourd, c’est l’UMP ».

Jean-Pierre Raffarin : « L’écotaxe doit être… par rtl-fr

Sentant le danger, certains élus de l’UMP tentent de minimiser ce rapprochement. « Ce sont des petits arrangements entre boutiquiers » pour Christian Jacob. « Il faut banaliser l’événement », a également expliqué Jean-François Copé. Coïncidence ou non, le président de l’UMP a d’ailleurs présenté mardi soir « les grandes lignes d’un projet d’alternance » pour la France début 2014.

Le PS enterre définitivement Bayrou

« Pas d’alliance possible avec le PS » énonce la charte commune entre les deux partis centristes. Jean-Louis Borloo ne souhaitant pas renoncer à une alliance naturelle avec l’UMP, a obligé François Bayrou à abdiquer sur ce point-ci. Ce n’est de toute façon pas comme si le Parti socialiste avait tout fait pour le retenir…

Au PS, ce revirement de François Bayrou n’étonne d’ailleurs pas vraiment. Ils estiment que cette alliance « affaiblira davantage la droite que la gauche », et mettra fin à la « posture » du Modem dans les communes qui perturbaient les relations du PS avec ces partenaires historiques, le PCF, et EELV, explique le Huffington Post.

La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, s’est montrée quant à elle, plutôt sceptique face à cette alliance : « Qu’est-ce qu’il y a de nouveau ? Je pensais qu’ils étaient déjà ensemble. Quelles sont les idées neuves ? » a-t-elle déclaré sur BFMTV, dénonçant « une posture tactique, une posture de communication »« Je crois qu’ils profitent de la décomposition de l’UMP, surtout, qui est tiraillée entre l’extrême droite, le centre, la droite républicaine », a-t-elle ajouté. 

Marine Le Pen se frotte les mains

Le mariage UDI-Modem a de quoi faire sourire le Front national. Et pour cause, la droite s’en retrouve encore plus divisée, à quelques mois des élections européennes, où le FN tente de briguer la place de premier parti de France au Parlement européen.

Interrogée lundi 5 novembre sur BFMTV, Marine Le Pen s’est félicitée du rapprochement UDI-Modem,  « un élément de clarification bienvenu » selon elle. La présidente du parti frontiste a également  salué l’événement « qui a le grand mérite » d’assumer ses options « européiste et immigrationniste ».

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