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L’IVG, un parcours du combattant: les préconisations d’un rapport

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Afin de protéger le droit à l’IVG, dont une femme sur trois bénéficie au cours de sa vie (chiffres institut national d’études démographiques – Ined), le Haut Conseil à l’Egalité entre les hommes et les femmes (HCEhf) a rendu ce jeudi 7 novembre un rapport à la ministre des femmes Najat Vallaud-Belkacem.

Bénéficier d’une IVG, un vrai parcours du combattant

Depuis une dizaine d’années, 130 établissements pratiquant l’avortement ont fermé, creusant les inégalités régionales. « Certaines femmes doivent faire 150 kilomètres pour une consultation gynécologique », a expliqué Françoise Laurant, présidente de la commission Santé, droits sexuels et reproductifs au HCEhf, au Figaro Madame.

Par ailleurs, la profession souffre d’un manque de vocation. « Contrairement à la génération précédente qui pratiquait cet acte de manière quasi-militante, les praticiens d’aujourd’hui rechignent à avorter les femmes. Pas forcément pour des raisons idéologiques, mais parce qu’ils estiment que c’est mal rémunéré et pas forcément intéressant pour la suite de leur carrière », commente Françoise Laurant.

Suppression de la clause de conscience des médecins

Modifier la loi elle-même. Alors que le droit à l’IVG n’est reconnu qu’aux femmes, en principe, « dans une situation de détresse », le rapport propose d’évoquer « les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre une grossesse » afin d’actualiser la loi.

Les médecins peuvent refuser de pratiquer un IVG au nom de leurs valeurs. Cette clause de conscience valable pour tous les actes médicaux n’est pourtant inscrite dans la loi que pour le cas de l’IVG, a souligné la gynécologue Marie-Laure Brival sur Europe 1, jeudi matin. Le rapport préconise donc de supprimer la clause de conscience expressément prévue par la loi, même si les médecins pourront toujours l’invoquer par la suite.

Le Haut conseil suggère également que l’obligation du délai de réflexion de sept jours avant un avortement soit supprimée. En ajoutant ce délai, Simone Veil avait réussi à convaincre les plus sceptiques. « Les acteurs de terrain observent que les femmes ont réfléchi préalablement à la première consultation et que leur choix est dans la plus grande majorité des cas déjà affirmé » détaille le Conseil. A ce sujet, la présidente de la commission Santé au HCEhf, Françoise Laurant, ajoute que « si le médecin estime que la patiente est prête psychologiquement, il n’y a pas de raison de la faire attendre ».

Combattre la propagande anti-IVG en ligne

Najat Vallaud-Belkacem avait estimé dans sa lettre de mission que « l’information publique sur l’IVG était trop peu visible, alors même que les sites internet délivrant une information biaisée, voire hostile à la pratique de l’IVG, apparaissent en tête de classements de consultations sur les moteurs de recherche ». Le gouvernement a donc déjà lancé un site internet d’informations dédié à la question.

Le rapport veut également garantir, dans les faits, l’accès à l’IVG. De la formation des praticiens à la situation géographique des centres médicaux, en passant par le coût des procédures, le rapport balaie tous les volets possibles. L’IVG sera ainsi introduit dans les programmes d’études de médecine. Un moratoire sur la fermeture des centres pratiquant l’IVG sera également mis en place, afin de garantir un accès facile et rapide à l’IVG.

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