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Lutte contre l’inflation en Inde: la banque centrale intervient

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Un niveau d’inflation devenu inacceptable

Une nouvelle réaction de la banque centrale indienne était inévitable tant l’inflation atteint désormais un niveau insupportable dans le pays. Si l’Inde est touchée par une hausse des prix marquée depuis 2008, celle-ci s’est fortement accélérée depuis quelques mois. L’inflation atteint aujourd’hui son niveau le plus élevé depuis sept mois.

La hausse des prix est extrêmement forte sur les produits alimentaires, ce qui rend évidemment intenable la situation à long terme. Comme le souligne le quotidien Le Monde, le prix des oignons, aliment de base de la cuisine indienne, a été multiplié par quatre en un an.

La hausse des prix des produits alimentaires dépassait en septembre, sur un an, les 18%, soit son niveau le plus élevé depuis près de trois ans. L’indice des prix de gros atteignait pour sa part sur ce même mois 6,46%. Pour indication, la Reserve bank of India (RBI) avait fixé un objectif d’inflation de 5%.

Le gouverneur de l’établissement financier, Raghuram Rajan, a precisé dans un communiqué : « L’inflation globale devrait rester supérieure aux niveaux actuels durant la majeure partie du reste de l’année ».

Enrayer la chute de la roupie

L’inflation en Inde s’est très nettement accélérée avec la dégringolade de la roupie ces derniers mois. Par l’application de mesures d’urgence pour soutenir la monnaie indienne, le gouvernement est parvenu, malgré tout, à endiguer cet effondrement de la roupie depuis deux mois.

Alors que la devise avait perdu près de 20% de sa valeur face au dollar entre mai et août, cette dernière s’est appréciée face à la monnaie américaine en septembre puis en octobre. En plus des mesures mises en place par le gouvernement, la roupie a bénéficié de la volonté annoncée de la Fed de poursuivre son injection massive de liquidités dans le circuit économique américain.

Même si le déficit commercial s’est réduit en octobre, il reste très conséquent. Du fait d’une capacité de production encore insuffisante, la hausse de la demande intérieure se traduit dans le pays par un accroissement important des importations. Or, avec l’effondrement de la roupie, le coût des importations s’est également accru. Plus de produits ont dû être importés, pour un prix plus élevé.

A noter qu’évidemment, la chute de la roupie a permis au pays d’augmenter sensiblement ses exportations, notamment celles de produits textiles.

Nouvelle hausse du principal taux d’intérêt directeur de la banque centrale indienne

La Reserve bank of India a réagi à la hausse des prix, en annonçant, mardi 29 octobre, le relèvement de son principal taux d’intérêt directeur d’un quart de point, de 7,50% à 7,75%. C’est la seconde fois en deux mois que la banque centrale indienne élève ce taux, dit « Repo ».

L’institution durcit donc légèrement sa politique monétaire, en espérant que ce renchérissement du coût de l’argent pour les banques commerciales, freinera la hausse des prix.

A l’inverse, la banque centrale a assoupli certaines mesures de durcissement de la politique monétaire mises en place en juillet pour soutenir la roupie. Ainsi, le taux de la facilité de dépôt marginale, permettant de faciliter l’accès aux liquidités des banques qui, autrement, ne parviennent pas à trouver les fonds nécessaires, a été abaissé d’un quart de point, à 8,75%.

Le marge de manœuvre de la RBI reste extrèmement réduite. Le patronat exige une baisse des taux pour relancer une croissance qui atteignait 5% lors de l’exercice 2012-2013, soit son niveau le plus faible depuis 10 ans.

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