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Ma mère est l’otage du Premier ministre irakien

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Chahabeh Barouti a vu sa mère kidnappée quand sept habitants du camp d’Achraf ont été enlevés en Irak le 1er septembre 2013. Elle se bat aujourd’hui pour mobiliser l’opinion publique sur une tragédie passée sous silence. 

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« Je me bats jour et nuit pour la trouver et la sauver, mais en vain. Je demande au gouvernement français de faire pression sur le premier ministre irakien Nouri al-Maliki pour libérer ma mère, qui a le statut de réfugié politique en France, » affirme-t-elle dans une lettre qu’elle vient de publier.
 
Amnesty International a lancé une action urgente sur les 7 otages d’Achraf, affirmant qu’ils sont toujours à Bagdad. Dans son appel Amnesty précise que « les exilés iraniens enlevés sont détenus par les autorités irakiennes ».  L’ONG poursuit en rappelant que « les sept exilés iraniens enlevés le 1er septembre (…) courent le risque d’être torturés et de subir de mauvais traitements, et ils pourraient être renvoyés de force en Iran ».
 

Inaction de la communauté internationale

 
Amnesty ajoute que « ces sept personnes subissent des interrogatoires. Il y a six femmes, Fatemeh Tahoori, Vajihe Karbalaey, Mahnaz Azizi, Lila Nabahat, Zahra Ramezani, Fatema Sakhie; et un homme, Mohammad Ratebi. Ils sont tous membres du groupe d’opposition iranien, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) ».
 
Amnesty rappelle que « ces sept exilés iraniens ont été enlevés le 1er septembre 2013 au camp d’Achraf, situé à environ 60 km au nord-est de Bagdad dans le gouvernorat de Diyala, lorsque des hommes armés ont attaqué le camp et ont tué 52 résidents. Des séquences vidéo et des photographies ont montré que la plupart de ces 52 personnes tuées avaient reçu une balle dans la tête, alors que certains étaient menottés. Des témoins oculaires au camp ont dit avoir vu les sept personnes, menottes aux poignets, être battues, jetées à terre, puis emmenées dans un minibus blanc ».
 
Dans sa lettre aux responsables politiques, Chahabeh Barouti, 25 ans, s’indigne contre l’inaction de la communauté internationale pour sauver les otages. « Pour protester contre cette injustice, écrit-elle, et contre l’inaction de tous ceux qui avaient pris des engagements pour protéger les résidents du camp, j’ai entamé une grève de la faim depuis le jour de l’attaque, et je continuerai jusqu’à ce que tous les otages soient libérés. »
 
« Le massacre du 1er septembre a coûté la vie à 52 personnes innocentes. Ne laissez pas le gouvernement irakien augmenter davantage le nombre de morts. J’appelle toutes les consciences éveillées du monde à apporter leur soutien à cette cause humanitaire. »
 
Des centaines d’Iraniens à Liberty (l’autre camp où se trouvent l’opposition iranienne en Irak), Genève, Londres, Berlin, Washington, Ottawa et Melbourne sont en grève de la faim depuis 88 jours pour demander la libération des sept otages d’Achraf. Selon un médecin des grévistes : « l’état de certains est gravissime, proche d’un seuil irréversible. »
 
 
 

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