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Megagolden patron ou entrepreneur responsable? Les inconciliables modèles

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PSA Peugeot Citroën pourrait verser à son patron Philippe Varin, sur le point d’être remplacé, une retraite chapeau de près de 21 millions d’euros. Comment les Français pourraient-ils l’accepter en ces temps de crise ? Comment les salariés de PSA Peugeot-Citroën pourraient l’accepter alors qu’ils viennent de subir une douche froide humainement dramatique avec la fermeture du site d’Aulnay ?
 
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Les Français attendent une rupture avec les pratiques dépassées de patrons usés. Ils attendent des entrepreneurs qu’ils innovent et révolutionnent leurs usages. C’est d’ailleurs ainsi que notre économie retrouvera le chemin de la croissance.
 
La sagesse d’un entrepreneur responsable le conduira, je n’en doute pas, à renoncer à une rémunération inappropriée. Ce n’est ni de sa compétence ni de sa personne dont il s’agit mais de sa conscience sociale car ses mérites sont incontestables.
 

Un patron ne jamais toucher plus de trente fois le salaire moyen de ses employés

 
Je suis convaincu qu’entrepreneurs nous devons nous inspirer des préceptes nés de la sagesse prônée par le banquier américain John Pierpont Morgan, fondateur au début du XXe siècle de la banque américaine du même nom : un patron doit être exemplaire et ne jamais toucher plus de trente fois le salaire moyen de ses employés.
 
L’entreprise doit être un véritable ascenseur social. Les rémunérations par millions doivent être exceptionnelles. Elles ne doivent être que des bonus qui varient en fonction des performances de la société. L’importance de la rémunération doit symétriquement varier avec l’importance de la croissance de la performance de la société dirigée.
 
Comment accepter qu’un entrepreneur s’enrichisse sur le dos d’une entreprise dont il n’a pas su assurer le devenir ? Entrepreneur humaniste et engagé, je ne peux pas me résigner à accepter que celui qui a eu en main le destin d’un fleuron automobile français ne voit pas sa rémunération impactée par un tel échec.
 
Comment accepter que les salariés licenciés du site d’Aulnay assument seuls cette responsabilité alors que jamais, au grand jamais, leur mission n’a été d’assurer le devenir de l’entreprise ?
 

Diriger, ce n’est pas se gaver

 
Allons plus loin. Vous qui lisez cette tribune, mettez vous à la place d’un entrepreneur devant cette situation : 21 millions d’un côté en cas de départ, une entreprise en difficulté de l’autre. Ne peut-on pas considérer qu’il y a là comme une prime à l’échec incitant ce dirigeant à quitter le navire ? Dès lors, il me semble que le licenciement des salariés peut légitimement apparaître à chacun comme une sanction injuste.
 
Ce décalage entre le monde de l’entreprise que je vis au quotidien est sans doute bien décalé face à celui que vivent ces prédateurs qui ne sont malheureusement que trop peu des créateurs …Demandons nous pourquoi personne n’a jamais contesté les indemnités de Xavier Niel ou Steve Jobs, ces génies de l’entrepreneuriat que j’admire et qui m’inspirent.
 
Voilà ce qui me conduit à soutenir la publicité des salaires des mandataires sociaux des sociétés cotées (et non cotées en France) et le retour à rémunération liée à une performance de long terme de l’entreprise. Pourquoi ? Parce que diriger ce n’est pas se gaver. Diriger c’est : servir. Servir ses clients et les hommes de son organisation. Diriger c’est savoir définir une stratégie basée sur une vision entrepreneuriale, sur un instinct, une intuition guidée par des valeurs.  Diriger, c’est savoir atteindre et faire croitre ses objectifs, faire progresser le bien-être et les compétences de ses collaborateurs tout en décidant pour assurer un avenir commun.
 
 
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