La classe politique est unanime, ce mercredi 13 novembre, pour condamner la couverture de l’hebdomadaire d’extrême-droite « Minute » qui a titré « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Une allusion non dissimulée aux dernières attaques racistes dont a été victime la Garde des Sceaux.
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Ce mercredi matin, les voix étaient de plus en plus nombreuses pour s’indigner de la couverture l’hebdomadaire d’extrême-droite « Minute » qui titre cette semaine : « Maligne comme un singe, Taubira retrouve la banane ». Jean-Marc Ayrault a saisi le procureur de la République de Paris au sujet de la « une » : « Nous ne pouvons pas laisser passer cela », a-t-il déclaré.
« Nous n’avions pas de sujet à mettre en couverture », a raconté un collaborateur de Minute au quotidien Le Monde. « On a discuté à plusieurs, on a parlé de Taubira, retourné les mots-clés dans tous les sens et voilà ! On ne pensait pas que cela prendrait cette dimension… Même si on savait que certains partiraient au quart de tour. On voulait un truc qui buzze, on en a fait un. C’est un beau coup de pub ».
La majorité solidaire…
« L’abjection a des limites », s’est indigné sur France Inter, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. « Il y a des cas où la justice peut saisir des journaux – et heureusement ! –, quand les journaux violent les principes les plus fondamentaux de la République. » « Révolté par l’ignoble Une de Minute sur Taubira. Ça suffit le racisme et l’extrémisme ! Ce numéro doit être saisi. Républicains debout ! » a lancé sur Twitter Harlem Désir, Premier secrétaire du PS.
« Nous devons étudier dans les heures qui viennent les moyens que nous pouvons prendre pour agir contre la diffusion de ce journal. Nous ne pouvons pas laisser passer cela », déclarait à la presse Manuel Valls, mardi 12 novembre, dans la soirée. La ministre des Sports, Valérie Fourneyron, a dénoncé, quant à elle, « une Une inacceptable », sur Twitter. « J’apporte tout mon soutien à ma collègue Christiane Taubira devant ces propos honteux et nauséabonds ».
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS de Paris a appelé, de son côté, sur LCI à une « grande manifestation » mobilisant « tous les républicains » contre le racisme : « Il faut faire deux choses : la première, évidemment, aller devant les tribunaux. Le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit. Deuxième chose, il faut qu’on fasse une grande manifestation. Est-ce que ça doit être une grande réunion à la Mutualité ? Est-ce que ce doit être une manifestation dans différentes villes de province ? Mais toutes les forces de gauche et républicaines doivent dire maintenant : Ça suffit ».
… l’opposition aussi
« C’est une provocation, une dérive, je la condamne », a déclaré à la presse le député UMP Eric Ciotti. « Le racisme n’a aucune place dans le débat politique. Mais je mets aussi en garde la majorité sur les tentatives de récupération de ces sujets. Lorsqu’on veut les exploiter politiquement, on les entretient aussi ». La députée UMP Valérie Pécresse, a réagi sur Twitter : « Je t’apporte mon soutien total face au tombereau d’insultes que tu continues de recevoir ! ». Et Alain Juppé, a demandé une « réponse pénale ».
De son côté, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a également condamné le magazine : « Je suis heureuse de me faire cracher dessus chaque semaine par « Minute » quand je vois ce que c’est devenu », a-t-elle tweeté. En janvier dernier, quand l’hebdomadaire avait fait sa couverture sur le mariage gay en titrant : « Bientôt, ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt », Marine Le Pen avait qualifié le journal de « torchon ».
