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Municipales 2014 à Argenteuil: un duel PS-UMP ouvert, le FN en arbitre

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Pour comprendre les enjeux des prochaines élections municipales, et envisager les conséquences politiques de ces scrutins, nous comptons vous proposer des coups de projecteur sur les situations spécifiques de certaines communes. Et pour ce premier rendez-vous, nous vous proposons de prendre la direction d’Argenteuil, au nord-est de Paris, à 20 km de Notre-Dame par la route…

Pourquoi le choix d’Argenteuil ?

Les municipales en banlieue… Les enjeux sont colossaux et révéleront l’état d’esprit de toute une France qui subit de plein fouet la crise économique, sociale et morale que traverse notre pays. Les municipales en banlieue parisienne, c’est aussi, à l’ombre du duel en féminin majeur qui oppose, pour le contrôle de l’Hôtel de Ville de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo, l’enjeu du contrôle de grosses municipalités aux budgets et aux administrations considérables et la recherche de solutions aussi innovantes que possibles à des difficultés tout aussi considérables.

Avec plus de 103 000 habitants, Argenteuil, sous-préfecture du Val d’Oise, est la troisième commune la plus peuplée d’Ile-de-France. De tradition ouvrière, avec une forte population d’origine immigrée, elle présente l’essentiel des problématiques caractéristiques de la proche banlieue parisienne.

Politiquement, le cas d’Argenteuil nous a semblé particulièrement intéressant. Après de longues décennies de gestion communiste, la municipalité a connu l’alternance à droite en 2001, puis à nouveau une alternance à gauche, cette fois-ci socialiste, à la faveur du dernier scrutin, en 2008. Cette année, en 2014, ce sont deux maires d’Argenteuil, le sortant – le socialiste Philippe Doucet – et son prédécesseur – l’UMP Georges Mothron – qui se retrouveront, de nouveau, face à face.  

Les municipales 2014 à Argenteuil seront une confrontation entre deux hommes et leurs équipes incarnant la majorité présidentielle et l’opposition parlementaire, avec, éventuellement, dans le rôle d’arbitre, un Front national, absent de l’élection de 2008 mais qualifié pour la triangulaire du second tour en 2001.

Nos interrogations

Les difficultés que traverse l’exécutif au niveau national pèsera-t-il sur le résultat ou s’agira-t-il, avant tout, d’un scrutin aux enjeux locaux ?

Quels seront les enjeux de la campagne à venir ?

Assisterons-nous, jusque dans la banlieue parisienne – l’ex-ceinture rouge – à cette poussée du Front national que, sur la base des scrutins partiels de ces derniers mois, nous promettent certains observateurs ?

Ce sont les questions que nous nous sommes posées et pour lesquelles JOL Press a sollicité les services des experts de l’IFOP

 

Titre publié par JOLpress.com

Les points forts de l’étude avec Frédéric Dabi de l’IFOP

 
> La gauche ne s’effondre pas 
Une liste PS-EELV et divers gauche conduite par le maire sortant Philippe Doucet aurait recueilli 37% si le premier tour avait eu lieu dimanche dernier. C’est 6 points de moins que le score de la gauche au 1er tour de la présidentielle 2012. Mais c’est un total plus qu’honorable dans un contexte très difficile pour François Hollande et sa majorité.
Dans sa chute infernale dans les sondages, le chef de l’État ne semble pas entraîner avec lui l’ensemble de ses soutiens politiques.
 
> Une élection locale
La résistance relative du score de la gauche montre donc qu’il s’agit d’une élection pour laquelle les électeurs s’apprêtent à prendre en considération les enjeux locaux et les personnalités locales engagées dans la course.
A ce jeu, l’étude met en avant une certaine faiblesse du maire sortant, Philippe Doucet. Avec 41% de mauvaises opinions, il est bien au-dessus de la moyenne constatée par l’IFOP pour les élus sortants – autour de 28 à 30%. La note moyenne attribuée à sa gestion – 5,4 – apparaît aussi assez faible.
Face à lui, l’ancien maire, Georges Mothron existe toujours et réalise un score de 13 points supérieur à celui de Nicolas Sarkozy au 1er tour de la Présidentielle 2012. Pourtant, il est crédité d’un score inférieur à celui qu’il avait recuilli – avant de perdre au 2nd tour – lors du 1er tour des municpales de 2008.
 
> Pas de poussée du FN
Avec 15% des intentions de voix, le Front national ne semble pas se diriger vers une percée, une poussée comparable à ce qui devrait se produire dans certaines communes du Sud de la France, mais aussi du Nord ou de l’Est.  
Lors de la présidentielle 2012, Marine Le Pen avait recueilli 14,8% des voix à Argenteuil. Son parti souffre encore d’un déficit d’implantation locale et de compétences et de notoriété de ses candidats. Pour qu’il y ait une liste FN à Argenteuil, il lui faut pouvoir trouver 55 candidats. La tâche n’est pas mince.

 

Verdict : un match PS-UMP ouvert avec le FN pour arbitre

La présence d’un candidat FN n’est pas encore confirmée. Dans tous les cas, qu’il y ait une liste FN – parce que le parti de Marine Le Pen chercherait à faire son retour dans l’assemblée municipale et à engranger les suffrages en vue des sénatoriales – ou qu’il n’y en ait pas, le rôle d’arbitre de ces élections semble promis au mouvement de la droite extrême. 
A priori, une triangulaire, compte tenu des réserves de voix dont il dispose à la gauche de la gauche, devrait être plus favorable au maire sortant. Toutefois, c’est un hypothèse très aléatoire et encore fort lointaine.
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