Site icon La Revue Internationale

Obamacare: Barack Obama a-t-il trompé les Américains?

barack.jpgbarack.jpg

[image:1,l]

Barack Obama entend « cinq sur cinq » les critiques des Américains

Le président Obama ne pouvait rester sans réagir face aux critiques soulevées par les débuts chaotiques de l’Obamacare, dont le volet principal a été lancé le premier octobre. Lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion, il a reconnu des erreurs commises lors du lancement et affirmé avoir entendu « cinq sur cinq » les plaintes exprimées. 

Son allocution s’adressait bien sûr avant tout aux 5% d’Américains risquant de perdre à la fin de l’année leur assurance maladie, non conforme aux nouvelles normes fixées par la réforme. Situation d’autant moins acceptable que Barack Obama avait assuré : « Si vous aimez votre assurance maladie actuelle, vous pourrez la garder ».

La conférence de presse a été l’occasion pour le président de faire une annonce forte, une concession sur la mise en place de l’Obamacare, ce qu’il avait toujours refusé. Les personnes menacées pourront conserver leur contrat actuel encore un an, sans risque d’amende, même s’il ne correspond pas aux nouvelles normes. Les assureurs pourront donc prolonger les contrats concernés en 2014, en revanche, il leur sera impossible de vendre de nouvelles assurances sans que celles-ci ne soient conformes aux critères de l’Obamacare.

Des débuts compliqués pour la réforme emblématique du Président

Il faut dire que les débuts de l’Obamacare sont particulièrement compliqués, ce qu’il semble désormais impossible de nier pour le Président : « Je suis responsable. Nous avons raté le lancement de la réforme ». Ce dernier continue, à juste titre, de vanter les mérites de la réforme, censée rendre l’accès aux soins quasi universel, mais évoque avec humilité le « ratage » du lancement.

Plusieurs éléments ont suscité la méfiance des Américains, avec tout d’abord, les multiples bugs informatiques du site fédéral, healthcare.gov, rendant la souscription à un contrat sur la plateforme particulièrement difficile. La structure même du site, au-delà de sa trop faible capacité, a également été décriée.

Ensuite, plus récemment, les citoyens américains ont pris conscience que malgré ce qu’annonçait le président, ils risquaient bel et bien de ne pas pouvoir conserver leur couverture actuelle, avec de très nombreuses résiliations de contrats de la part des assureurs.

Les premiers chiffres officiels dévoilés cette semaine attestent des débuts chaotiques de l’Obamacare. Seules 106 000 personnes dépourvues d’assurance maladie ont pu souscrire à un contrat, soit 1,5% du total espéré sur les six premiers mois, le gouvernement tablant sur sept millions de nouveaux contrats.

A noter que les défaillances du site fédéral se sont montrées extrêmement pénalisantes puisque sur les 106 000 souscriptions, seules 27 000 ont été effectuées grâce à ce dernier (certains Etats gèrent leur site au niveau local).

Un président fragilisé, accusé d’avoir trompé l’opinion

D’après une étude récente de l’institut de sondage de l’université Quinnipiac, 54% des Américains désapprouvent la politique du président, la majorité des citoyens jugeant même qu’il n’est pas digne de confiance.

Cette popularité au plus bas pourrait s’avérer problématique lors des prochaines échéances électorales, les élections législatives de mi-mandat notamment. Le président a d’ailleurs lui même avoué que l’Obamacare représentait pour l’instant un « fardeau » pour les démocrates.

Si les républicains demandent naturellement toujours la suppression de la réforme, la pression était également de plus en plus forte au sein même du camp démocrate pour modifier l’Obamacare. Même si elle ne règle pas tout, la concession du président Obama devrait lui permettre de reconquérir quelque peu la confiance des Américains, qui considèrent manifestement avoir été trahis.

 

Quitter la version mobile