Invité du journal de 20 heures de TF1, ce jeudi 21 novembre, Francis Collomp, retenu pendant un an au Nigeria par le groupe islamiste armé Boko Haram, est revenu sur son évasion. Une évasion à haut risque : « Ces gens-là ont toujours tué leurs otages, surtout ceux qui avaient cherché à s’échapper », a expliqué l’ex-otage, bien conscient des risques qu’il a pris.
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Francis Collomp est apparu fatigué, jeudi 21 novembre, au journal de 20 heures de TF1. Fatigué mais en bonne santé. « Je n’ai aucun problème de santé, il paraît même que j’ai retrouvé un corps de jeunesse », a-t-il expliqué, en précisant avoir « perdu 38 kg ». Lui qui avait subi un triple pontage a été privé de médicaments pendant sa captivité, il a pris « uniquement de l’aspirine pour fluidifier le sang ».
Et de raconter son incroyable échappée : « Une évasion, ça se prépare », a-t-il raconté. « C’est très difficile de trouver psychologiquement l’instant clé. Je me suis forcé et motivé pour faire 10, puis 15 km par jour ». Dans sa cellule, il marchait « 3 mètres d’un côté, 2,5 de l’autre », a-t-il raconté. « J’ai profité d’une erreur grossière du gardien » qui avait laissé la clef sur sa cellule, pour aller faire sa prière. « Je suis sorti pendant qu’il était dans la salle de bain. Ensuite j’ai couru dans la première petite allée. Puis à un rythme de marche rapide ».
« Je devais être libéré en juin, mais à chaque fois c’était repoussé », a-t-il déclaré. « J’étais au courant des transactions en vue de ma libération, je devais être libéré en juin, ce qui ne s’est pas fait. Ensuite on m’a dit que les choses étaient au point mort. En plus il y a eu l’histoire des journalistes tués, ce qui m’a influencé à prendre une décision », a poursuivi l’ex-otage. Aujourd’hui il imagine pas repartir au Nigeria mais ne renonce pas à l’Afrique pour autant.
Francis Collomp sera reçu vendredi à 16h30 à l’Elysée par le président Hollande. Il avait été capturé le 19 décembre 2012. La semaine dernière, un prêtre catholique français, le père Georges Vandenbeusch, a été enlevé dans le nord du Cameroun.