Site icon La Revue Internationale

Pourquoi éduquer à l’environnement devrait être une priorité

[image:1,l]

Et si notre avenir dépendait intégralement du Grand Bleu ? C’est de ce réservoir fabuleux de solutions qu’elle connaît bien dont elle nous parle ici. Car comment ne pas être attentifs à ces océans qui représentent 70 % de la surface du globe et fournissent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons, qui nourrit plus d’un humain sur deux, régule notre climat et constitue une réserve gigantesque d’énergies renouvelables, de médicaments et d’emplois ? Navigant entre ses expériences en mer et ses connaissances et préconisations en matière d’environnement, Maud Fontenoy nous donne les clés pour qu’Ecologie rime enfin avec Economie.

Extraits de Ras-le-bol des écolos : Pour qu’écologie rime enfin avec économie, de Maud Fontenoy (Plon – octobre 2013)

L’urgence est tout autant à l’éducation des enfants qu’à la formation des enseignants. Il faut partir de la base pour éviter que certaines incohérences perdurent : aujourd’hui on met de l’essence sans plomb dans la tronçonneuse mais on continue la déforestation ! Comment expliquer cette inertie ambiante si ce n’est par le manque évident d’éducation et de sensibilisation aux enjeux écologiques ? A quand un grand plan national et international pour inculquer les bases à nos enfants ?

Il y a trop souvent un gouffre entre ceux qui protègent l’environnement, les spécialistes qui réfléchissent à l’avenir économique de la France et les experts de l’Education nationale. Selon le Comité français pour l’éducation à l’environnement et au développement durable (CFEEDD) qui propose un plan complet d’actions, il est important d’élargir le sujet avec notamment l’économie, la consommation, la santé, l’alimentation, l’agriculture, la pêche, les énergies renouvelables, l’aménagement du territoire, les transports, le droit et l’environnement, le jardinage, le tourisme, etc.

[image:2,s]Nous devons pour cela, tout à la fois, concevoir des passages obligatoires dans les cursus de formation des enseignants, des animateurs et des éducateurs, créer un observatoire pour répertorier les initiatives, analyser les impacts, évaluer les politiques dans ce domaine, développer une coordination interministérielle autour de ces questions (Agriculture, Energie, Mer, Jeunesse et Sports, Santé, Ville, Economie Solidaire, etc.), créer des postes de « conseillers environnement » (accompagnateurs de projets, guides pédagogiques et administratifs) dédiés à soutenir les professeurs, mettre en place des partenariats autant avec les entreprises qu’avec les médias, etc. La liste est longue.

Des biotechnologies au panel d’énergies renouvelables potentielles en passant par une réflexion sur la façon de transformer nos bâtiments en mini- centrales électriques ou sur les transports rechargeables, notre responsabilité d’adultes informés est bien d’initier notre jeunesse à ces techniques. Les bâtiments scolaires notamment doivent en priorité être construits avec ces nouveaux matériaux, modes de production de l’énergie, aménagements plus en accord avec notre environnement. Ils doivent être exemplaires pour que les jeunes générations se familiarisent avec ces technologies du futur. Eduquer à l’environnement, c’est amener nos enfants, nos jeunes, nos étudiants partout dans le monde, à plonger dans l’étude de domaines très variés, pour certains encore méconnus, de thèmes fondamentaux qu’ils doivent s’approprier car ils feront bientôt partie de leur quotidien.

Si les politiques de l’éducation à l’environnement remontent aux années 1970, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’elles ont été intégrées dans la plu- part des systèmes éducatifs européens. En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement définit le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». C’est ainsi que cet apprentissage de notre lien à la nature a été progressivement intégré dans les programmes scolaires et dans la vie des établissements.

_______________________

Première femme à avoir traversé l’Atlantique Nord (2003) et le Pacifique (2005) à la rame, Maud Fontenoy a également réalisé un tour du monde à contre-courant (2006). Porte-parole de l’Unesco pour les océans depuis 2009, la navigatrice est aussi vice-présidente du Conservatoire national du littoral et a créé la Maud Fontenoy Fondation qui sensibilise la jeune génération à la sauvegarde des océans et à la protection du littoral. Elle est enfin l’auteure de plusieurs ouvrages, dont Le Sel de la vie (Arthaud 2007).

Quitter la version mobile