Site icon La Revue Internationale

Silvio Berlusconi: le coup de sifflet final

[image:1,l]

Le phénix de la politique italienne a livré ses derniers soubresauts. Silvio Berlusconi, qui a récemment accusé les juges de vouloir sa « mise à mort politique », a été déchu de son poste de sénateur mercredi 27 novembre. Il avait pourtant réclamé lundi la révision de son procès dans l’affaire Mediaset.

Des nouvelles preuves

Condamné définitivement pour fraude fiscale dans cette affaire en août dernier, le Cavaliere s’était lancé dans un dernier combat pour tenter de sauver sa peau.

« Nous avons des documents qui nous arrivent des États-Unis et nous permettent de présenter une demande de révision », avait-t-il affirmé, annonçant qu’il était prêt à présenter « douze témoignages, dont sept complètement nouveaux ». Certaines preuves ont cependant déjà été réfutées, comme l’indique le Corriere della Sera, qui dévoilait mardi une photo du patron de Paramount aux côtés du Cavaliere, soi-disant inconnu.

« Ne prenez pas une décision dont vous aurez honte »

L’ancien président du Conseil italien, âgé de 77 ans, condamné à quatre ans de prison – dont trois amnistiés – avait également adressé une lettre appelant tous les citoyens du pays à descendre dans les rues et implorant la clémence de ses adversaires politiques.

« Je vous demande de prendre votre décision en toute conscience, non pas par rapport à moi, mais par respect pour la démocratie », écrivait-il, ajoutant : « Ne prenez pas une décision dont vous aurez honte devant vos enfants ».

Expulsion et inéligibilité

Malgré ses demandes, et après avoir passé près de vingt années au Parlement italien, le Cavaliere a pourtant été exclu du Sénat aujourd’hui. Une majorité des sénateurs, de gauche et du Mouvement 5 étoiles, étaient favorables à sa destitution.

Début octobre, le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, avait écarté toute concession à Silvio Berlusconi, déclarant que « dans un pays démocratique, les décisions de justice doivent être appliquées », et que « les affaires judiciaires doivent être dissociées de la politique ».

La loi Severino – du nom du ministre de la Justice de l’époque –, votée en 2012 pour « assainir la politique italienne », prévoit à ce titre l’inéligibilité des parlementaires condamnés à de la prison et leur expulsion pour six ans. Une loi qui, selon les avocats du magnat des médias, ne pouvait pas être appliquée à son cas, puisqu’elle n’existait pas au moment des faits reprochés à Berlusconi remontant aux années 2000.

D’autres procès en cours

Silvio Berlusconi ne purgera pas sa peine derrière les barreaux, en raison de son âge avancé, mais il devra effectuer des travaux d’intérêt général. Il devra par ailleurs comparaître devant la Justice pour d’autres procès, dont celui du « Rubygate ».

Condamné en juin dernier à sept ans de prison pour abus de pouvoir et prostitution de mineure, Berlusconi avait alors fait appel et sa peine avait été suspendue.

Quitter la version mobile