Site icon La Revue Internationale

Soyons justes, tout n’est pas la faute d’Hollande!

hollande.jpghollande.jpg

[image:1,l]

Avant, nous devrons affronter cette déliquescence que nous voyons tous se développer un peu plus chaque jour. Personne ne doit se réjouir de ce qui se passe. Je ne suis pas surpris. Nous autres contrariens, nous l’avons vu venir, nous l’avons anticipé, nous nous y préparons. Nous pouvons avoir la fierté d’avoir eu raison intellectuellement contre la majorité et le consensus… mais nous ne pouvons pas nous en réjouir. Nous aurions préféré avoir tort. J’aimerais me tromper, encore plus sur la suite, sur ce qui nous attend, car, c’est effrayant.
 
La taxation sur les poneys et les activités des centres équestres augmente puisque la TVA sera désormais de 20 %. Pendant ce temps, les profs sont en grève manifestant contre les nouveaux rythmes scolaires, ce qui donne des mouvements qui se rejoignent de la façon suivante relatée par l’AFP :
 

L’économie française part à vaux-l’eau

 
« Des baptêmes de poney seront organisés pour les enfants dont les instituteurs sont en grève contre la réforme des rythmes scolaires »… Eh oui, les camions des centres équestres font des opérations escargot en Île-de-France puis après s’occupent des gamins dont les profs ne font pas cours.
 
Ainsi va la France de cette fin 2013. Tout se délite de plus en plus vite et l’économie, notre économie, part à vaux-l’eau.
 
Soyons justes, tout n’est pas la faute d’Hollande !
 
Dans ces colonnes, nous parlons économie, même si cela ne m’empêche pas quelques petits écarts à tendance politique. Je laisserai donc les analyses politico-sociales à d’autres. Néanmoins, tout n’est pas la faute d’Hollande.
 
Le proverbe anglais dit « the right men at the rigth place »… « La bonne personne au bon endroit et au bon moment » pour expliquer aussi la part de hasard qui préside aux grands succès. Hollande, c’est exactement l’inverse. Le mauvais homme, à la mauvaise place au mauvais moment. Il n’y est pas pour grand-chose puisque nous arrivons à la fin d’un cycle de 40 ans d’impuissance publique et politique et d’une mondialisation mal faite, d’une Europe tellement mal construite qu’elle va s’effondrer et d’une crise économique qui va finir de balayer tout cet édifice qui ne demande plus qu’à tomber.
 
Notre Président est un épiphénomène dans tous les sens du terme de l’Histoire, la grande qui est en marche. Et l’Histoire n’est pas tendre avec les mous.
 
La cote de popularité, nous devrions plutôt évoquer la cote d’impopularité de nos mamamouchis, atteint des sommets, enfin vers le bas. Encore -6 % de pas beaucoup qui nous amènent à presque rien à savoir 15 % d’opinions favorables pour les zélites du gouvernement et notre mamamouchi en chef le président de la République. Encore quelques mois et nous allons creuser. Nous allons atteindre la popularité négative comme pour les taux d’intérêt et la croissance.
 
La croissance négative n’est pas signe de déclin.
 
Notre Moscovenividivessie a commenté aujourd’hui le chiffre de la croissance française du trimestre dernier qui s’établie à -0,1 % (le moins devant un chiffre signifie que le chiffre en question n’est pas bon et que c’est négatif). Pour notre mamamouchi occupé par les bains que donne sa copine à son chat en retransmettant sur Facebook à une France médusée ces séquences d’une importance capitale dans un contexte d’effondrement économique de notre pays, « ce n’est pas une récession, ce n’est pas un indicateur de déclin ! » Et moi je suis un éléphant rose (du PS ?)… sombre nodocéphale ectoplasmique.
 
Mais il ne s’est même pas arrêté là. Remarquez, heureusement pour ma chronique quotidienne, cela me donne du grain à moudre.
 
« Nous avons déjà un acquis de croissance de 0,1 point, si nous faisons 0,4 au quatrième trimestre (…), nous serons à 0,2 aisément sur l’année. »
 
À ce niveau-là, même le qualificatif de nodocéphale (je rappelle pour ceux qui n’auraient pas suivi que c’est le mot savant désignant une tête de nœud, et comme le l’ai appris récemment, je le ressors à toutes les sauces) n’est plus adapté.
 
Entendre un sinistre de l’Économie nous parler d’acquis de croissance quand on évoque un taux de 0,2 % qui repose uniquement sur l’accroissement de la dépense publique mais en aucun cas de la création de richesse privée qui, elle, poursuit son effondrement, c’est que vraiment on n’a rien strictement rien compris à ce qui est en train de se passer.
 
Nous faisons face en tant que citoyen à un savant mélange de mensonges et d’incompétence crasse de la part de notre caste de mamamouchis.
 
Le meilleur de l’intervention c’est sans doute la conclusion optimiste tendance béate de notre sinistre :
 
« Ça prend du temps de redresser un appareil productif et une compétitivité qui ont été dégradés et au moment où la machine économique redémarre, où la croissance repart, où les entreprises vont mieux, j’ai des raisons de penser qu’au quatrième trimestre, on a un appareil productif qui redémarre, une production qui redémarre, et nous savions que le 3e marquerait un creux. »
 
Heu Pierrot, mon amis Pierrot, justement arrête de penser, ce n’est pas bon pour toi, retourne plutôt avec Marie-Charlène baigner votre chat, je crois que c’est l’heure du bain Pierrot.
 
Si tu veux savoir ce qui se passe en économie, c’est assez simple. La croissance chute, partout dans le monde, particulièrement en Europe et encore plus violemment en France. Notre économie vient de détruire 17 000 emplois marchands sur le dernier trimestre, il n’y aura pas d’inversion de la tendance du chômage car malgré les départs en retraites (massifs), les entreprises ne recrutent pas. Elles n’en n’ont pas besoin.
 
D’abord parce que les gains de productivité liés aux nouvelles technologies sont énormes et que ça leur coûtait moins cher d’attendre que les « vieux » partent à la retraite plutôt que de les virer un an ou deux avant, ensuite parce qu’il n’y a pas de croissance donc pas de besoin ni de dynamique de création d’emploi. La production de biens et services a reculé au troisième trimestre -0,3 %. La production manufacturière a baissé de 1 % toujours au troisième trimestre. L’investissement est également en recul de 0,6 %.
 
Tous les indicateurs sont au rouge fluo et Pierrot ne voit toujours rien venir. Vu de la France d’en bas, Monoprix fait des soldes hors périodes classiques de soldes à -50 % sur le rayon vêtements (ma femme a acheté un pantalon et un pull pour les enfants), eh bien il n’y a pas foule dans les rayons.
 
Ma boule de cristal m’indique donc une chute importante à venir de la consommation. Pierrot, sort, va faire les courses et prendre un p’tit noir au comptoir, je n’ose pas dire que ça te redonnera la banane, car par les temps qui courent l’humour est chose complexe et délicate tant les nerfs sont à fleur de peau et tant nous sommes dans des grands temps de confusion sur tous les sujets, mais aller prendre un p’tit noir te fera sans doute côtoyer une partie au moins de la France d’en bas, de ses problèmes, de ses rêves et de ses envies et quelle que soit notre couleur, nous avons globalement tous envie de la même chose.
 
Une vie digne à défaut de richesse. D’un avenir pour nos enfants, meilleur que le nôtre, histoire de donner du sens à nos efforts et pour beaucoup à leurs souffrances. Nous souhaiterions avancer ensemble et pas les uns contre les autres. Bref, cela pourrait peut-être aider nos mamamouchis à comprendre cette grogne, cette rogne qui enfle depuis des années, des mois, dans notre pays.
 

Les préfets unanimes

 
C’est un article du Figaro qui révèle la teneur de leur dernière synthèse confidentielle, adressée aux plus hautes autorités le 25 octobre, sur ce qui se passe dans les départements. Elle décrit « une société en proie à la crispation, à l’exaspération et à la colère ».
 
Ce rapport compile les observations de ces grands commis dans chacun des 101 départements français et, disons-le, ce n’est pas brillant, mais alors pas du tout. Je vous invite à lire cet article dont je vous indique le lien ci-dessous.
 
« La fiscalité est devenue le principal moteur de contestation de l’action gouvernementale »
 
« Face à l’accumulation (des) mauvaises nouvelles, il règne un climat douloureux, un sentiment d’accablement qui empêche de se projeter dans un avenir meilleur. C’est sur ce terreau que prospèrent les ferments d’une éventuelle explosion sociale, et le slogan récent de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) sonne comme un avertissement : “Attention, un jour, ça va péter ».»
 
Nous sommes donc bien face à une fronde fiscale de grande ampleur, logique, normale, compréhensible, qui découle d’un ras-le-bol fiscal général. Nous avons laissé l’État-providence devenir obèse. Il étouffe désormais toute notre économie et il est trop tard pour le sauver. Nous devrons le reconstruire sur de nouvelles bases économiquement saines, c’est-à-dire en rendant son financement soutenable dans le temps.
 

La fin de règne

 
C’est donc à cela que nous assistons. Le crépuscule d’un système incarné par un homme aussi brave et sympathique soit-il, qui se trouve au mauvais moment et à la mauvaise place et qui n’a pas l’étoffe pour repousser les forces qui assaillent notre pays et notre économie.
 
Nous sommes bien sur la trajectoire, celle menant au précipice. Pour votre salut et ceux de vos proches, mieux vaut sauter du véhicule avant, car bientôt les charognards vont se mettre à roder autour de nous. Notre dette, pour le moment, n’est pas attaquée. Le jour où ce sera le cas, ce sera la curée.
 
Lire d’autres articles de l’auteur ici.
Quitter la version mobile