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Un président sifflé un 11-Novembre, c’est la République qui est visée…

On peut être en désaccord, en désaccord profond, avec la politique conduite par François Hollande. On peut considérer, mieux encore, qu’il n’est pas à la hauteur de sa tâche, et s’inquiéter, sincèrement, profondément, de la manière dont il gère les affaires de la France et de son incapacité à entendre les appels à l’aide d’une France en crise, en crise comme rarement.

Un hommage national…

Mais, on ne siffle pas le président de la République un 11-Novembre alors qu’au nom de la France, au nom de la Patrie, il vient de rendre hommage à Georges Clemenceau, aux morts de la Grande Guerre, aux morts de toutes les guerres, et aux sept soldats français tombés au Champ d’Honneur, en opération au Mali, sur le front de la lutte contre l’islamo-fascisme, au cours de l’année écoulée. 

Et, pourtant, c’est bien ce qui s’est produit ce 11 novembre, peu après 11 heures, alors que le président de la République, François Hollande, redescendait les Champs-Elysées après l’hommage national sur la Tombe du Soldat inconnu. Manifester en de telles circonstances, siffler le président de la République, celui-là comme n’importe quel autre, passé ou à venir, dans une de ses obligations les plus régaliennes, c’est indigne et, pourtant, c’est sans surprise…

Descendre les Champs-Elysées…

Aux premières loges des manifestants, des militants du dit Printemps français, du prétendu Renouveau français et du Front National. J’y étais, je les ai vus.

Depuis le printemps dernier – et les manifestations contre le Mariage pour Tous -, les représentants de la droite extrême ont une obsession… prendre les Champs-Elysées. 

Prendre les Champs-Elysées, d’une drôle de manière… Plutôt que de les remonter comme le peuple gaulliste, fidèle au Général, le 31 mai 1968, ils s’évertuent, dès que semble s’en présenter l’occasion, à les redescendre ces Champs-Elysées, comme la Wehrmacht quotidiennement pendant les quatre années de l’Occupation. Curieusement ou pas…

Des bonnets rouges mais pas de Bretons…

Certains d’entre eux arboraient des bonnets rouges. Mais, nul n’est dupe. Parmi ces ligueurs, pas de salariés licenciés, pas d’agriculteurs épuisés, pas de chefs d’entreprises étranglés.

Non, des activistes mus par leurs thèses extrémistes, leurs tentations fascistes, et, peut-être, des aspirants Brunerie – du nom, funeste, de ce Maxime qui, déjà, ce 14 juillet 2002, nourri aux hormones de la haine, avait visé, non loin de là, le président de la République, Jacques Chirac, et, à travers lui déjà, la République.

Malgré trop de trop…  

La France est révoltée, la France en a ras-le-bol. Trop de taxes pour trop de dépenses inutiles, trop de réglementations pour trop de laxisme, trop de tergiversations pour trop de maladresses. Oui, trop de trop.

Mais, malgré tout, malgré tous ces trop, malgré tous ces trop peu, demeure un bien plus précieux que tout, la République et, avec elle, la démocratie. C’est dans ce cadre, le cadre de la République et de la démocratie – démocratie représentative -, et dans ce cadre seul, qu’il convient de trouver les remèdes adéquats aux maux dont souffre la France.
 
Que ceux qui étaient rassemblés ce matin sur le passage de François Hollande, et tous ceux qui, ailleurs, pourraient se laisser tenter par toutes formes de connivence, sachent bien qu’ils sont nombreux ceux prêts à se dresser devant eux, à leur résister au nom de la République, au nom de la France.  
 
Le devoir de mémoire est plus précieux que tout, et rien ne saurait venir le polluer.
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