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A l’approche de Noël, les chrétiens iraniens sont réprimés

A l’approche de Noël, la justice iranienne a condamné le pasteur Vervir Avenessian, 61 ans, de l’église Rabbani, à trois ans et demi de prison pour « atteinte à la sécurité nationale », « évangélisation et prosélytisme en faveur de la chrétienté visant les musulmans ».

En 2013, le régime des mollahs a donné de nouvelles dimensions à la répression des chrétiens, prêtres et fidèles.

Avanessian, pasteur official des églises de langues arménienne et persane en Iran depuis 17 ans avait été arrêté lors d’une célébration de la messe de Noël le 27 décembre 2012, avec 50 autres chrétiens. A la suite d’intenses activités internationales, au bout de deux semaines et une forte caution, le régime avait été contraint de libérer le pasteur qui souffrait de problèmes cardiaques et rénaux graves et de diabète. Par la suite, le 7 septembre, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a « jugé » par contumace, le privant d’un processus légal équitable.

Mohammad Hadi Bordbar, un des fidèles arrêtés en 2012 à la messe de Noël, a été condamné à 10 ans de prison pour « appartenance à une assemblée contre la sécurité et conspiration avec l’objectif de commettre des crimes contre la sécurité du pays ». Auparavant, en 2009, il avait été arrêté par des agents de sécurité à Racht pour sa conversion au christianisme et sa participation à des offices à domicile. Il a été accusé d’apostasie.

Accusé de prosélytisme parmi les musulmans et d’atteinte à la sécurité nationale

Le pasteur Farhad Sabokrouh, et sa femme Chahnaz Jeizan, qui dirigent l’Eglise Rabbani à Ahwaz, ainsi que Nasser Zamen Dezfouli et Dawoud Alijani, deux serviteurs de cette église, ont été arrêtés le 4 mai 2013 et sont détenus à la prison de Karoun à Ahwaz. Auparavant, le 23 décembre 2011, ils avaient aussi été arrêtés à la messe de Noël de l’Eglise Rabbani à Ahwaz.

Le pasteur Robert Asserian, un des dirigeants du conseil de l’Eglise Rabbani, avec d’autres présents à la messe hebdomadaire à Téhéran, avaient été arrêtés le 21 mai 2013 et incarcérés à la prison d’Evine. Il avait été relâché sous caution au bout de six semaines. Le père Asserian est accusé de « prosélytisme parmi les musulmans et d’atteinte à la sécurité nationale ». Après son arrestation, le régime a fait fermer l’église Rabbani de la rue Taleghani à Téhéran, privant ainsi la communauté chrétienne d’observer ses rites religieux. Cette année, un grand nombre de chrétiens convertis ont été arrêté dans les provinces de Fars, d’Ispahan et d’Azerbaïdjan. Le 1er aout 2013, dans un raid contre une église à domicile d’Ispahan, plusieurs fidèles avaient été arrêtés.

Le ministère du Renseignement a fait aussi pression sur plusieurs pasteurs arméniens en connexion avec d’autres chrétiens pour qu’ils mettent fin à leurs activités religieuses ou qu’ils quittent le pays dans un délai de trois mois.

En octobre 2012, un pasteur irano-américain du nom de Saïd Abedini avait été arrêté lors d’un déplacement en Iran pour “organiser et initier des églises à domicile dans le but de troubler la sécurité nationale” et avait été condamné à huit ans de prison.

Le pasteur Behnam Irani, membre de la direction des églises d’Iran, est en prison depuis quatre ans. Il avait été arrêté dans une église à domicile de la ville de Karadj le 14 avril 2010, battu et mis en isolement cellulaire dans le quartier pénitentiaire contrôlé par les pasdaran et condamné à cinq ans et huit mois de prison. Il souffre de nombreux maux dus à la torture et aux conditions carcérales épouvantables. Il est privé de soins médicaux.

Le pasteur Youssef Naderkhani arrêté plusieurs fois entre 2008 et 2012, a été condamné à mort. Il a été relâché en septembre 2012 grâce à une vaste campagne internationale.

D’autres prêtres et chrétiens, en particulier de nouveaux convertis, sont détenus dans diverses prisons du pays et le régime des mollahs bloque toute information à leur sujet.

Les militants des droits de l’homme sont vivement indignés face à la répression des pasteurs et des chrétiens et appelle le rapporteur spécial  sur la liberté de religion ou de conviction de l’ONU à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ce processus criminel.

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