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À Soweto, hommage mondial pour un homme «canonisé» de son vivant

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Ils sont près d’une centaine de chefs d’Etat à faire le déplacement en Afrique du Sud, mardi 10 décembre, à l’occasion de l’hommage mondial qui sera rendu à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela.

Près d’une centaine de chefs d’Etat à Soweto

Décédé jeudi à 95 ans, à la suite d’une longue maladie, Nelson Mandela sera au cœur d’une immense cérémonie d’adieux, organisée dans le gigantesque stade de Soccer City, à Soweto, là où il s’est montré pour la dernière fois en public, à l’occasion de la finale de la Coupe du monde de football en 2010.

Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, ce sont très exactement « 91 chefs d’Etat et de gouvernement en exercice, 10 anciens dirigeants, 86 têtes de délégation et 75 personnalités éminentes » qui « ont confirmé leur présence » pour cette journée qui devrait commencer à 11h, heure à laquelle plusieurs dignitaires devraient prendre la parole durant l’hommage officiel qui sera rendu à Madiba, héros de la lutte contre l’Apartheid.

A la suite de cette cérémonie, la dépouille de Nelson Mandela devrait être exposée durant trois jours au siège du gouvernement de Pretoria avant son transfert dans le petit village de Qunu, terre familiale de l’ancien président où il a souhaité être enterré.

Les Sud-Africains pleurent leur icône

Icône mondiale de la lutte contre la ségrégation raciale, Nelson Mandela est aujourd’hui plus que jamais considéré comme un héros dans son propre pays comme à l’étranger. En témoigne cet extraordinaire afflux de personnalités étrangères à l’occasion de cette cérémonie.

Pourtant, c’est sans doute sur le continent africain que se cultive le plus l’image de Nelson Mandela depuis l’annonce de son décès. Les journaux africains vantent les mérites de « l’icône » Mandela, « canonisée » non pas à Soweto mais bien « de son vivant », comme le souligne Slate Afrique.

C’est ainsi que le quotidien kényan, The East African, n’a pas hésité à reprendre les propos de l’archevêque anglican Desmond Tutu, proche de Nelson Mandela : « Le soleil se lèvera demain, et le jour d’après. Il n’apparaîtra pas aussi brillant qu’hier, mais la vie continuera ».

La presse n’est pas avare d’éloges

Dans une lettre écrite par une jeune fille de 11 ans, laissée devant la maison de Madiba et retranscrite sur le magazine The City Press, on peut également lire : « Cher Nelson Mandela. Vous vous êtes sacrifiés pour votre pays. C’est à notre tour de le servir. Vous êtes mon héros. Merci beaucoup pour nous avoir donné tant de joie ».

Un éloge funèbre qu’il n’est pas rare d’entendre ces derniers jours dans les villes d’Afrique du Sud. Les médias semblent même les premiers affectés par la mort de leur ancien président, comme en témoignent les mots du quotidien Mail & Guardian, repris par Slate Afrique : « Les mots ‘Nelson Mandela est mort’ laissent un goût étrange dans la bouche. Ils sont presque impossible à dire, tant l’homme a déjà été canonisé durant sa vie ».

La presse ne pèse pas ses mots. Il en est de même pour le site d’information Lefaso.net qui estime que Nelson Mandela a bien été « statufié de son vivant ».

Serait-ce donc à une « canonisation » en règle et non à un hommage national auquel vont se rendre les principaux dirigeants de la planète ?

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