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Affaire Apollonia: où en sommes-nous?

Par Martine Denoune
 
La justice reste lente pour régler le dossier Apollonia, cet énorme scandale financier. Les commerciaux de cette société de commercialisation en profitent pour récréer de nouvelles structures liées à l’épargne.  
 
1998-2013 : les faits de l’affaire Apollonia ont débuté il y a maintenant près de quinze ans. Depuis plus de 5 ans, la justice se penche sur son volet pénal. Avec un préjudice initial estimé à un milliard d’euros, c’est la plus grande escroquerie immobilière et financière que la France ait jamais connue.
 
« Au scandale immobilier, qui impliquait la société Apollonia elle-même et des promoteurs, s’est ajouté un incroyable scandale bancaire et notarial, avec cinq notaires et une quinzaine de courtiers ou banquiers mis en examen. Des dirigeants et commerciaux de la société qui donne son nom à l’affaire ont été incarcérés, de même que des notaires », me rappelle Claude Michel, Président de l’ANVI-Asdevilm, association regroupant les victimes de l’affaire Apollonia. A ce jour, le dossier pénal compte plus de 70 000 côtes, quasiment un record !

Des indélicats toujours en exercice

Cet impressionnant volume  est  éloquent quant aux agissements des différents intervenants dans la mise en place d’une méthode d’industrialisation de l’escroquerie, avec une logique d’hyperproduction concertée entre Apollonia, des banquiers et des notaires.
 
En juillet 2012, des banques ont été mises en examen en tant que personnes morales pour escroquerie en bande organisée. Rarissime, cette décision semblait enfin reconnaître leur responsabilité pénale. Ayant fait appel à cette décision, les banques ont réussi à voir leur statut passer en témoin assisté.
 
Les victimes constatent que certains protagonistes de l’affaire prospèrent à nouveau. Un ancien commercial d’Apollonia a récemment lancé une société de conseil en défiscalisation… et travaille avec des banques ! « L’affaire Apollonia illustre toutes les dérives bancaires observées ces dernières années. Si la responsabilité des banques n’est pas reconnue, les citoyens ne se sentiront plus protégés par la loi », poursuit Claude Michel. A condition de sanctionner ceux ayant cru pouvoir s’affranchir des règles, la justice est en mesure de rétablir la confiance des épargnants, dans les institutions. 
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