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Berlusconi, «plein de vie» mais sans passeport au micro d’Europe 1

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Interrogé dans son bureau à Rome jeudi matin par Jean-Pierre Elkabbach, Silvio Berlusconi a donné sa première interview depuis son éviction du Sénat le 27 novembre dernier. C’est en français qu’il s’est exprimé, pendant une quinzaine de minutes, au micro d’Europe 1.

Son éviction ? Un « coup d’État »

« Je suis là, je suis encore au travail, plein de vie », a déclaré le Cavaliere, en réponse à Jean-Pierre Elkabbach qui lui demandait si « Silvio Berlusoni existait encore ». Malgré son inéligibilité, l’ancien président du Conseil italien n’a pas dit son dernier mot et souhaite bien continuer sa carrière politique.

Revenant sur son éviction du Sénat il y a quinze jours, après avoir été condamné à un an de prison pour fraude fiscale, Berlusconi a déclaré qu’il voulait « réussir à avoir une révision de la sentence politique », qu’il estime « absolument injuste » et qu’il considère comme un « coup d’État ».

Objectif : élections européennes

Il a également rappelé qu’il restait le président de son parti [Forza Italia], et qu’il avait l’intention de convaincre « les 24 millions d’Italiens qui peuvent voter et ne sont pas encore dévoués à la gauche ». La perspective des élections européennes le 24 mai prochain semble ainsi faire partie du programme de Berlusconi, qui appelle la tenue, le même jour, d’élections nationales anticipées en Italie.

Concernant le gouvernement actuel d’Enrico Letta, le sénateur déchu a critiqué les promesses non tenues du Premier ministre, qui a cependant remporté mercredi 11 décembre deux votes de confiance au Parlement italien.

« Je suis en situation de faiblesse personnelle »

Téléphone contrôlé, passeport retiré… L’ancien président du Conseil a avoué se trouver dans « une situation de faiblesse personnelle », ajoutant aussitôt que cette faiblesse pouvait quand même être considérée « comme une force en plus ».

N’excluant pas la possibilité d’être envoyé en prison, Berlusconi a affirmé qu’il n’avait pas peur. Car s’ils l’arrêtent, « il y aura une révolution en Italie ». « On ne peut pas mettre en prison et casser la liberté de quelqu’un qui est en train de faire une campagne électorale contre une majorité qui a utilisé son bras judiciaire pour essayer de l’éliminer de la scène politique », a-t-il ajouté.

« Je n’ai peur de rien »

« Je n’ai peur de rien », lâche encore le Cavaliere, qui explique qu’il ne quittera pas l’Italie : « j’aime mon pays et je ne peux pas terminer mon aventure humaine de patriote, d’homme d’État, en fuyant mon pays ».

Corruption, fraude et évasion fiscale… L’homme qui a connu déjà 57 procès en réclame un nouveau, sûr qu’il pourrait le gagner. « J’ai deux solutions : la révision en Italie et le recours auprès de la Cour du Luxembourg ».

Soirées bunga-bunga et Sarkozy

Silvio Berlusconi estime enfin qu’il n’y a eu « aucun excès » concernant sa vie privée. Les soirées « bunga-bunga » étaient « absolument normales » selon lui, et il n’a jamais vu pendant ces soirées de gestes « peu élégants ».

En fin d’interview, à la question d’Elkabbach sur le souvenir que Berlusconi garde de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, le grand ami de Vladimir Poutine conclut en disant : « question suivante »

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