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Centrafrique: les ONG s’alarment du nombre de morts

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Quelques jours après le début de l’opération française en Centrafrique, plusieurs ONG de défense des droits de l’homme s’alarment de la poursuite des violences communautaires qui auraient fait près de 1 000 morts depuis le 5 décembre dernier.

Près de 1 000 morts en quelques jours

Alors que les forces françaises sont déployées dans la capitale centrafricaine, Bangui, et dans quelques points sensibles du territoire, les massacres semblent se poursuivre entre chrétiens et musulmans et l’ONG pointe du doigt « des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les deux parties du conflit ».

Depuis le 5 décembre, les anciens rebelles de la Séléka, un mouvement hétéroclite principalement composé de musulmans et qui a pris le pouvoir en mars dernier, « ont mené des représailles à grande échelle contre les chrétiens, tuant près de 1 000 hommes en deux jours et pillant systématiquement les maisons des civils », indique ainsi l’ONG dans son communiqué. Un « petit nombre de femmes et d’enfants ont également été tués », ajoute encore Amnesty International.

Face à ces actions meurtrières, ceux qu’on appelle les anti-Balaka, des chrétiens constitués en milices d’auto-défense, se sont lancés à la poursuite de ces rebelles. Ces derniers jours, ils ont également « fait du porte-à-porte et tué jusqu’à environ 60 hommes musulmans », note encore l’ONG.

La situation serait calme à Bangui

Le bilan est le même pour l’ONG Human Rights Watch (HRW) qui estime d’ailleurs que les violences inter-religieuses ont augmenté. Les « atrocités sectaires s’intensifient », peut-on lire dans un rapport publié le 19 décembre.

« Plusieurs centaines de musulmans » auraient été tués par les « milices anti-balaka ». « De graves violations des droits humains continuent d’être commises dans le nord du pays ainsi qu’à Bangui », estime encore l’ONG qui ajoute que « le risque de nouvelles violences généralisées est extrêmement élevé ».

Un point de vue que ne partage pas totalement le général Francisco Soriano, actuellement à la tête des 1 600 Français déployés dans le pays. « C’est plutôt calme à Bangui depuis vendredi 13 à midi », a-t-il indiqué. « Mais nous sommes très prudents. Il y a encore des attitudes et des propos violents », ajoute encore le général.

Un conflit confessionnel

La République centrafricaine est dans le chaos depuis plusieurs mois. Considéré comme un des pays les plus pauvres du monde, le pays a connu un rapide coup d’Etat en mars 2013.

A l’origine de ce coup d’Etat qui a écarté l’ancien président François Bozizé du pouvoir, la rébellion de la Séléka, composée de plusieurs partis politiques opposés au régime. Le 24 mars 2013, cette rébellion avait atteint les portes de Bangui, la capitale, et le chef de la Séléka, Michel Djotodia, se proclamait président de la République. François Bozizé, quant à lui, aurait fui vers le Cameroun.

Mais depuis, le calme n’est jamais revenu en Centrafrique et la Séléka n’a jamais déposé les armes, malgré sa dissolution officielle.

Depuis, les conflits qui opposaient auparavant les rebelles au régime ont changé de visage et de nombreux experts craignent désormais que les violences deviennent confessionnelles dans un pays à majorité chrétienne et à minorité musulmane.

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