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Comment Renault va s’implanter en Chine

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L’annonce intervient au moment opportun, quelques heures avant l’arrivée à Pékin du premier ministre Jean-Marc Ayrault, pour une visite officielle de cinq jours sur les relations économiques entre les deux pays.

Les autorités chinoises donnent leur feu vert au projet de coentreprise

La coentreprise entre Renault et Dongfeng, numéro deux en Chine, derrière SAIC (allié de Volkswagen et General Motors), verra bien le jour. L’annonce de l’approbation du projet par la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC), la haute instance de supervision économique en Chine, a été faite ce jeudi matin, par le constructeur chinois, dans un communiqué. Pour rappel, les deux groupes avaient signé dès mars 2012 un protocole d’accord, en vue d’une association sous forme de joint venture.

Le délai entre le début du projet et l’annonce de sa concrétisation s’explique facilement, dans la mesure où les entreprises étrangères voulant s’implanter en Chine doivent faire face à de lourdes contraintes administratives pour y parvenir.

Une décision rendue nécessaire par les difficultés de Nissan

L’arrivé de Renault en Chine a très certainement été accélérée par la baisse des ventes de Nissan (dont le groupe français est le premier actionnaire), depuis deux ans. Recul qui n’est évidemment pas sans lien avec les tensions géopolitiques croissantes entre Tokyo et Pékin, et exacerbée ces derniers jours par la mise en place par la Chine d’une zone de défense aérienne comprenant les îles Senkaku, possession du Japon

Dans ces conditions, au regard des perspectives compliquées pour les constructeurs japonais en Chine, la décision de Renault-Nissan d’avoir deux constructeurs sur le territoire fait parfaitement sens.

Renault se devait d’être présent en Chine

La non présence de Renault en Chine constituait une véritable anomalie, même si Nissan était déjà implanté. Tous les autres grands constructeurs automobiles possèdent des activités de production dans le pays, à l’image de PSA, qui opère sur le territoire par l’intermédiaire d’une coentreprise, également avec Dongfeng. Il n’était plus possible pour Renault de rester éloigné du marché chinois plus longtemps.       

Alors que les ventes de véhicules ont tendance à stagner dans les pays occidentaux, les grands constructeurs doivent nécessairement chercher de nouveaux débouchés. Et si certains pays émergents connaissent un marasme économique inquiétant, la Chine, est elle, relativement épargnée.

Avec l’essor des classes moyennes, les ventes de véhicules décollent (croissance de 4,3% en 2012). D’après le cabinet McKinsey, le marché des voitures particulières chinois pourrait croître en moyenne de 8% par an, entre 2013 et 2020.

Du fait des taxes élevées sur les importations, la production industrielle sur le territoire est la seule solution pour accéder dans de bonnes conditions à ce marché colossal.

Quelle production pour cette nouvelle entité ?

La nouvelle entité, basée à Wuhan, sera détenue à parts égales par les deux entreprises. Elle devrait représenter un investissement total de  7,76 milliards de yuans, l’équivalent de 932 millions d’euros.

Selon les information dévoilés par Dongfeng dans son communiqué, l’usine devrait produire chaque année 150 000 véhicules, avec toutefois la possibilité d’accroître l’activité « selon les besoins du marché ». Le début de la production pourrait intervenir en 2016 même si aucune date officielle n’a été annoncée.

Les détails des modèles Renault qui seront produits en Chine n’ont pas encore été dévoilés, le constructeur chinois se contentant s’indiquer lors de la conférence de presse qu’il s’agira de « véhicules utilisant des sources d’énergie alternative », ce qui correspond donc aux motorisation hybrides et électriques.

Renault affiche sa satisfaction devant ses nouvelles perpspectives de vente en Chine

Les deux constructeurs ont affiché leur satisfaction devant la décision de Pékin de valider le projet de coentreprise. Pour le constructeur chinois, l’opération « renforcera la compétitivité du groupe, la valeur de ses marques et sa profitabilité »

Dans un communiqué, la marque au losange a déclaré espérer « déployer une stratégie ambitieuse sur le premier marché automobile mondial »

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