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Corée du Nord: Kim Jong-un fait le ménage dans les sphères du pouvoir

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Il était considéré comme le numéro deux du régime en Corée du Nord. Jang Song-taek, l’oncle de l’actuel dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, aurait été limogé par son neveu selon les services de renseignement sud-coréens (NSI).

Le mentor de Kim Jong-un

Écarté de son poste de vice-président de la Commission de défense nationale, organe décisionnel le plus important de Corée du Nord, Jang Song-taek, 67 ans, était considéré comme le mentor de Kim Jong-un depuis la mort de son père en décembre 2011.

Un réarrangement du pouvoir serait donc « en cours » à Pyongyang suite à cette éviction, selon les affirmations du ministre sud-coréen de la Défense, Kim Kwan-jin. « Deux ans après la prise du pouvoir de Kim Jong-un, des réarrangements sont en cours au sein de la Corée du Nord pour réorganiser la structure du pouvoir », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec de hauts commandants militaires, ont rapporté les médias locaux.

Deux collaborateurs exécutés

Selon le député sud-coréen qui a lâché l’information mardi 3 décembre à la sortie d’une audition du NSI, deux proches collaborateurs de l’oncle, Ri Ryong-ha et Jang Soo-kil, accusés de corruption et considérés comme opposés au parti unique – le Parti des travailleurs – auraient par ailleurs été exécutés à la mi-novembre.

Jang Song-taek aurait aussi « disparu » depuis son limogeage. Sa dernière apparition en compagnie de Kim Jong-un remonte au 10 octobre, lors d’une manifestation marquant le 68ème anniversaire de la fondation du Parti. Il aurait ensuite été vu une dernière fois début novembre lors d’une réunion avec une délégation japonaise, selon l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Un vieux cacique du régime nord-coréen

Diplômé de l’université de Pyongyang, la capitale nord-coréenne, Jang Song-taek est parti étudier à Moscou dans les années soixante-dix. Il épouse la tante de Kim Jong-un, sœur cadette de Kim Jong-il, à son retour d’URSS. Il débute ensuite une carrière d’« apparatchik » au sein du Parti des travailleurs nord-coréens, avant d’être contraint à un exil temporaire en 2004, accusé de corruption.

En 2007, il est finalement promu vice-président du Parti des travailleurs puis de la Commission de défense nationale en 2010. En août 2012, il rencontre le Premier ministre chinois d’alors, Wen Jiabao, et rappelle à plusieurs reprises l’importance des relations avec la Chine, affirmant la volonté de la Corée du Nord d’accroître les efforts de coopération économique avec ses voisins chinois.

Kim Jong-un fait le vide

Si le régime nord-coréen n’a pas confirmé les informations des services de renseignement sud-coréens – et risque de ne pas le faire étant donné l’opacité qui règne en maître dans le pays le plus fermé du monde – cette annonce fait l’effet d’une petite bombe et interroge la communauté internationale et les experts sur les intentions du jeune leader de trente ans à la tête de la dictature nord-coréenne.

Le réarrangement des hautes sphères du régime nord-coréen pourrait marquer la volonté du jeune « chef suprême » de garder, d’une main de fer, le contrôle absolu du pouvoir, peut-être gêné par la trop grande « ouverture » de son oncle. Le limogeage de Jang Song-taek peut également faire craindre une recrudescence des tensions au sein des hautes sphères du régime.

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