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Edouard Martin, candidat aux européennes, «traitre» de la CFDT

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Emblématique syndicaliste CFDT de Florange, Edouard Martin a annoncé, mardi 17 décembre, sa candidature comme tête de liste du Parti socialiste aux élections européennes de mai 2014 dans la région Grand-Est. « Je m’engage dans une nouvelle mission », a-t-il déclaré, sur le plateau du 20 Heures de France 2.

« Je n’ai pas l’impression de m’engager en politique, dans le sens où je n’ai pas programmé de faire une carrière politique », a-t-il ajouté. «  J’ai simplement envie de continuer le combat que nous menons depuis maintenant plusieurs années sur le maintien de l’industrie en France et en Europe, et j’ai envie de le poursuivre à un autre niveau, au niveau européen, parce que c’est là que se prennent toutes les grandes décisions qui nous impactent ».

Le monde syndical en colère

« On a l’impression d’être cocus. Il nous avait dit : je ne ferai jamais de la politique », a dénoncé Walter Broccoli, délégué syndical FO de la raffinerie de Florange, au micro d’Europe 1. « L’impression qu’on a, c’est une impression de malaise. Quelque part, on a l’impression qu’il s’est servi de Florange pour son ambition personnelle. Il s’est servi de nous jusqu’au bout », a-t-il ajouté.

« À Florange, ça va faire tout drôle de savoir qu’en récompense de services rendus, il va avoir une place de député européen. Il ne faut pas oublier qu’au mois d’octobre, on a vu le président. J’étais présent à la réunion et Edouard Martin était bien gentil avec lui. Maintenant, on comprend pourquoi », s’est indigné Walter Broccoli. Edouard Martin a cependant récusé avoir changé de camp. « Ceux qui disent ça, c’est mal me connaître », a-t-il rétorqué. « Je ne renie rien et je n’enlève rien à ce que nous avons dit et fait ».

Nicole Notat, accusée elle aussi de trahison

Lors des grèves de décembre 1995, Nicole Notat, secrétaire générale du syndicat CFDT de 1992 à 2002, avait soutenu le projet de contre-réforme de la Sécurité sociale du Premier ministre Alain Juppé. Une attitude qui lui avait valu la colère des syndicats. Pendant la manifestation parisienne de la fonction publique le 17 octobre 1996, elle avait été vivement prise à partie et accusée de « trahison » par des manifestants. En 2002, elle ne briguera pas un renouvellement de son mandat lors du congrès confédéral de Nantes.

Jacques Chérèque, ministre de Rocard

Jacques Chérèque était, au début des années 1980, l’un des principaux responsables de la CFDT. Secrétaire général de la Fédération Générale de la Métallurgie (FGM-CFDT), puis secrétaire général adjoint de la CFDT, il adhère au Parti Socialiste après les Assises du socialisme organisées par Michel Rocard les 12-13 et 14 octobre 1974 et deviendra par la suite préfet à la réindustrialisation et ministre de l’aménagement du territoire de Michel Rocard. Une reconversion que le monde syndicale n’avait pas unanimement saluée.

François Chérèque, « traitre » à son tour

Enfin, le dernier en date : le fils de Jacques Chérèque, François, général de la CFDT de 2002 à 2012. Après avoir obtenu en 2003, lors de la réforme des retraites, des concessions du gouvernement comme le dispositif pour carrière longue, il est dénoncé par ses rangs le « traitre », « collabo » ou « complice » par ses opposants. Edouard Martin n’était pas le premier, il ne sera pas le dernier…

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