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Espagne: des organisations présentent un «pacte» pour le droit à l’IVG

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Au total, 150 organisations féministes ont rédigé un pacte pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Espagne. Objectif : convaincre les députés de s’opposer au projet de loi controversé d’Alberto Ruiz Gallardon.

Un pacte pour contrer le projet de loi controversé

Les auteurs du texte appellent les parlementaires à  « signer un pacte entre femmes qui garantisse les droits sexuels et de reproduction et l’interruption volontaire de grossesse, (…) agissant comme nos légitimes représentantes et s’opposant (ainsi) à toute révision de la loi actuelle qui se traduirait par un recul des droits acquis par les femmes », rapporte le site Libération.

Les députés de gauche signent le pacte

Le pacte a déjà récolté la signature de plusieurs députées issues du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), de la coalittion gauche unie (IU IU), du Bloc nationaliste galicien (BNG), ainsi que de la coalition politique nationaliste basque (Amaiur).  

La députée socialiste Carmen Monton a exhorté les députées du Parti populaire à signer ce texte : « Nous souhaiterions que nos collègues députées du PP puissent être capables de défendre la liberté et l’égalité des femmes dans leurs droits sexuels et leur droit à décider de leur maternité », a-t-elle déclaré.

Un pas en arrière

Au mois d’octobre dernier, trois activistes féministes ont perturbé la séance parlementaire au Congrès des députés, à Madrid, en criant « l’avortement est sacré ! ». Une action choc pour dénoncer le projet de la révision de loi de 2010 sur l’avortement. Le gouvernement conservateur espagnol veut en effet faire marche arrière sur l’élargissement du droit à l’avortement, voté sous le gouvernement socialiste en 2010.

Adoptée en 1985 en Espagne, la loi sur l’avortement autorisait l’IVG dans le cas de risque de santé pour la mère, de malformation du fœtus ou après un viol. Dans d’autres cas, le recours à l’IVG était considéré comme un crime passible de prison. En 2010, le texte de la loi avait été modifié sous le gouvernement socialiste, permettant aux Espagnoles d’avoir recours à l’IVG jusqu’à 14 semaines, et 22 semaines en cas de risques de santé pour la mère ou d’anomalies du fœtus.

Une loi restrictive mais pas un délit pénal 

Mais Alberto Ruiz Gallardón entend bien rendre la loi actuelle plus restrictive, invoquant « la protection des droits de la femme à être mère et du non-né » pour défendre son projet de réforme. Il a cependant précisé que, contrairement au texte de 1985, la loi « n’établira jamais un délit pénal contre la femme qui est une victime de l’avortement».

D’après un sondage publié en avril dans le quotidien El Pais,  75 % des Espagnols estiment que les femmes ont le droit de décider si elles veulent interrompre ou non leur grossesse.

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