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« Adieu château de cartes », écrit le quotidien espagnol El Pais. Le projet d’un « Euro Vegas » a été définitivement abandonné sur la péninsule ibérique. Sheldon Adelson, quatorzième fortune mondiale selon le magazine Forbes, a finalement fait marche arrière en retirant son offre d’investissement.
Investissement de 30 milliards de dollars
Dans un communiqué, le groupe américain a simplement déclaré qu’il ne « poursuivait pas son projet en Espagne » et renonçait donc « à présenter une proposition formelle pour investir 30 milliards de dollars ». Le groupe a également précisé qu’il préférait se tourner vers l’Asie pour la construction de cet immense projet: ce complexe « en Europe était une idée personnelle depuis des années, mais il y a un temps et un lieu pour tout et en ce moment, notre attention se porte sur les pays asiatiques, comme la Japon et la Corée, pour nettement améliorer leur offre touristique », rapporte le site de La Tribune.
Un immense projet
Cet immense complexe qui devait être implanté dans la banlieue de Madrid prévoyait six casinos, trois terrains de golf, des cinémas et des théâtres, douze hôtels ainsi que des salles de conférence. Un projet pharaonique qui aurait permis la création de quelque 200 000 emplois directs et indirects selon les promoteurs.
Un projet menacé par la loi anti-tabac
Les exigences du groupe concernant notamment les dérogations à la loi espagnole pour permettre aux clients de fumer à l’intérieur des salles semblent être à l’origine de l’abandon du projet. En septembre, la ministre de la Santé Ana Mato avait affirmé que son gouvernement cherchait « des formules pour rendre compatible la nécessaire protection de la santé avec l’indispensable création de postes de travail » dans un pays où le taux de chômage dépasse les 26% de la population. Autre demande du géant américain: autoriser les mineurs et les ludopathes à pénétrer dans les casinos, rappelle Courrier International.
Polémique
Ce « Vegas européen » a suscité de vives réactions en Espagne. L’annonce de son abandon devrait soulagé les nombreux opposants mais décevoir également ceux qui voyaient en ce complexe de luxe une opportunité en or pour la région, prenant en compte la création d’emplois et les retombées économiques qu’il aurait engendrées.
Pour l’économiste José Garcia, « d’un côté, cela aurait créé des emplois, et tout ce qui crée des emplois est une bonne chose. Mais ce qui a amené l’Espagne dans la crise en premier lieu est notre sur dépendance à la construction. Du coup, l’idée de construire quelque chose afin de se sortir de la situation n’apparaît pas nécessairement comme la meilleure idée » rapporte le site canadien RDS.