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Espagne: une pétition en ligne contre la loi sur l’avortement

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Alors que le gouvernement conservateur espagnol a adopté, vendredi 20 décembre, en Conseil des ministres, un projet de loi limitant l’accès au droit à l’avortement, les militantes féministes se mobilisent pour s’opposer à ce texte, qu’elles qualifient de « retour en arrière » dans le droit des femmes.

« Un retour en arrière considérable »

Dans une pétition en ligne publiée le 23 décembre dernier et adressée au Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, ainsi qu’au Parlement, les signataires appellent à l’arrêt immédiat du projet de loi et exhortent le maintien de la loi actuelle qui reconnait « le droit des femmes à disposer de leur corps ».

« Il ne nous reste que peu de temps pour nous mobiliser avant que le Parlement n’entérine cette loi, le Parti Populaire y étant majoritaire. Ce serait un retour en arrière considérable et mettrait en danger les femmes espagnoles qui seraient obligées d’aller à l’étranger pour avorter » lancent les auteures de la pétition avant d’appeler à une mobilisation massive.

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Une loi plus restrictive

Adoptée en 1985 en Espagne, la loi sur l’avortement autorisait l’IVG dans le cas de risque de santé pour la mère, de malformation du fœtus ou après un viol. Dans d’autres cas, le recours à l’IVG était considéré comme un crime passible de prison. En 2010, le texte de la loi a été modifié sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodríguez Zapatero et autorisait l’IVG jusqu’à 14 semaines – sans que la femme ne doive avancer aucun motif – , et 22 semaines en cas de risques de santé pour la mère ou d’anomalies du fœtus.

Pour justifier son texte, le très controversé ministre de la justice Alberto Ruiz Gallardon invoque « la protection des droits de la femme à être mère et du non-né ». Mais trois décennies plus tard, son avant projet de réforme, «encore plus restrictif que la loi de 1985» selon Le Monde, criminalise de nouveau le droit à l’avortement.

Si la loi est votée, les jeunes filles mineures ne seront plus autorisées à se faire avorter sans l’autorisation de leurs parents. Les Espagnoles ne pourront plus non plus avoir recours à l’IVG que dans deux cas précis : si la grossesse est facteur « d’un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme », ou en en cas de viol ayant au préalable fait l’objet d’une plainte.  

Un pacte rédigé par les organisations féministes

Pour éviter que ce projet de loi ne soit voté, 150 organisations féministes ont rédigé un pacte pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Espagne, dans lequel elles ont appelé les députés à s’opposer au projet de réforme.

Le pacte a récolté la signature de plusieurs députées issues du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), de la coalittion gauche unie (IU IU), du Bloc nationaliste galicien (BNG), ainsi que de la coalition politique nationaliste basque (Amaiur). 

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