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Faut-il supprimer les départements de la petite couronne?

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Le 24 novembre dernier, le député socialiste des Hauts-de-Seine, Alexis Bachelay, et plusieurs de ses collègues, proposaient de supprimer d’ici à 2020 les conseils généraux de la petite couronne, c’est-à-dire les départements du 92, du 93 et du 94. « Il y a trop d’acteurs, trop d’institutions. Supprimer cet échelon administratif devenu inutile permettra davantage d’efficacité pour les politiques publiques et un meilleur rapport qualité-prix », justifie-t-il, dans le Journal du dimanche.

Soutien du conseil général de Seine-Saint-Denis

Ce mardi 10 décembre, Alexis Bachelay doit déposer un amendement allant dans ce sens, lors de la deuxième lecture du projet de loi créant une Métropole Grand Paris au 1er janvier 2016. « Le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS) y est favorable », a expliqué le député. « Ses homologues des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian (UMP) et du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) défendent leur intérêt particulier et s’arc-boutent sur des positions conservatrices. Ils veulent juste sauver leur siège ».

Alexis Bachelay a reçu aussi, ce lundi 9 décembre, le soutien des sénateurs PS Jean-Pierre Caffet, Bariza Khiari et Roger Madec (Paris), Philippe Kaltenbach (Hauts-de-Seine) et Claude Dilain et Gilbert Roger (Seine-Saint-Denis). « N’attendons pas pour achever la simplification administrative au sein de la métropole du Grand Paris », ont-ils écrit dans un communiqué. « Actons d’ores et déjà la fusion, à terme, des départements de Paris et de la première couronne au sein de la métropole ».

Fortes résistances à droite comme à gauche

Le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), a  jugé « prématuré de fixer » une « date butoir » pour la suppression des conseils généraux : « La question d’une fusion des départements de petite couronne ou du transfert à long terme d’un certain nombre de compétences ne m’effraie pas », a-t-il expliqué. « Je suis même convaincu que cette question de la fusion se posera sans doute un jour ». Mais « il serait prématuré de fixer aujourd’hui une date butoir », a précisé l’élu, qui estime que « les nombreuses questions qui restent aujourd’hui posées sur le fonctionnement futur de la métropole du Grand Paris devraient suffire à occuper utilement la discussion parlementaire ».

Patrick Devedjian, député et président du conseil général des Hauts-de-Seine, veut, quant à lui, mobiliser les maires contre la Métropole du Grand Paris. « Ce projet, c’est l’absorption des villes de la petite couronne par la ville de Paris », a-t-il expliqué au JDD, fin novembre. « Le texte présenté par le gouvernement fait fi des spécificités locales en proposant de revenir à une politique uniforme. C’est la fin de la proximité, le retour à la centralisation et le règne annoncé de la technocratie. »

La Métropole du Grand Paris

Marylise Lebranchu doit défendre, ce 10 décembre, à l’Assemblée nationale, en seconde lecture, le projet de loi sur les métropoles qui crée une collectivité du Grand Paris de 6,5 millions d’habitants au 1er janvier 2016. Si Patrick Devedjian, président (UMP) du conseil général des Hauts-de-Seine doit remettre, mardi, une « pétition » signée par 150 parlementaires, conseillers généraux et maires UMP et UDI et plus d’un millier d’habitants à Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée, à la gauche de la gauche aussi, les réticences sont vives.

Patrick Braouezec, président (Front de Gauche) de la communauté d’agglomération Plaine Commune (Seine-Saint-Denis) doit porter l’« appel » qu’il a lancé contre la Métropole à chaque président de groupe politique à l’Assemblée. Ce texte a été signé par quelque 200 élus Front de Gauche, UMP, UDI.

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