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France: un concours pour renouer avec l’innovation

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Il est désormais évident que la France accuse un retard conséquent en matière d’innovation sur les spécialistes de la discipline que sont la Suisse, les Etats-Unis ou encore Israël. Pour tenter de combler ce retard, et attirer des talents du monde entier, la France lance son grand concours d’innovation.

La France lance son concours mondial d’innovation

Le président de la République, en présence d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et de Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Economie numérique, a officiellement lancé, lundi après-midi, le grand concours mondial d’innovation de la France. Pour ce faire, il a choisi de se rendre dans une entreprise symbole de l’innovation en France, Mauna Kea, en pointe dans le domaine de l’imagerie médicale.

L’idée d’un concours de ce type provient du rapport de la Commission « Innovation 2030 », dirigée par Anne Lauvergeon, publié le 11 octobre, qui avait soumis le projet sans préciser toutes les modalités ni de dates précises. C’est à cette commission qu’il reviendra de sélectionner les projets les plus prometteurs.

Le projet devrait être financé dans le cadre du programme « investissement d’avenir, avec le soutien de la Banque publique d’investissement (BPI). Si l’on en croit l’ancienne dirigeante d’Areva, « ce concours n’entraînera la création d’aucune nouvelle structure, et ne coûtera pas un centime supplémentaire aux contribuables ».

Aucune condition de taille ne viendra limiter les candidatures

Aucune condition de taille ne s’appliquera pour postuler, les chercheurs, PME, ou encore les grands groupes pourront participer. Le tout étant de proposer une innovation majeure en lien avec l’un des sept secteurs stratégiques définis dans le rapport de la commission « Innovation 2030 » : stockage de l’énergie, recyclage des matières dont les métaux rares, valorisation des richesses marines, les protéines végétales et la chimie du végétal, médecine individualisée, silver économie (l’innovation au service de la longévité), valorisation des données massives (Big Data). Pour recueillir un maximum d’idées, le dépôt de candidature a été simplifié et se fera par Internet.

Naturellement, pour que la France y trouve son compte et ne voit pas les projets financés se concrétiser hors de ses frontières, les porteurs de projet devront créer, grâce à leur innovation, une entreprise de droit français, en France, ou participer au développement d’une entreprise de droit français déjà existante.

Un concours en plusieurs étapes

Le concours se déroulera, en réalité, en plusieurs étapes. Une première sélection d’une centaine de projets sera réalisée par la commission d’ici au mois de mars. Chacun recevra alors la somme de 200 000 euros.

Dans un deuxième temps, à partir de la rentrée 2014, une trentaine de projets seront sélectionnés, « qu’ils soient issus ou pas de la première sélection », comme indiqué par Anne Lauvergeon. L’aide financière pourra alors aller jusqu’à 2 millions d’euros par projet.

Enfin, à l’issue de la sélection finale, un ou deux projets de chaque secteur pourront recevoir chacun, jusqu’à 20 millions d’euros.

Une initiative originale qui ne pourra qu’être bénéfique pour la France

Interrogé sur le « niveau » de la France en matière d’innovation, François Hollande a fait preuve de lucidité, tout en confirmant son désir de voir la situation changer rapidement : « En matière d’innovation, nous ne sommes que 11e sur les 28 pays européens. Ce n’est pas notre niveau, ce n’est pas notre rang, ça ne doit pas être notre place dans les prochaines années » ; « je me désole de constater que la France a rétrogradé ces dix dernières années ».

L’objectif du concours est simple: aider le pays à retrouver son rang. Et effectivement, il pourrait y contribuer, car si ce type de concours n’est pas une première pour un Etat, cela reste suffisamment original et rare pour attirer l’attention des entrepreneurs innovants des quatre coins du globe.

Il permettra à la France de récupérer des idées innovantes venus du monde entier, pour une industrialisation espérée en 2020. Comme le souligne Anne Lauvergeon, ce sera également l’occasion « de montrer une France innovente et ouverte ».

Si un tel concours ne va pas tout résoudre, dans la mesure où l’innovation dépend grandement de la capacité des entrepreneurs potentiellement innovants à avoir accès au financement, et qui reste problématique en France, on ne peut que saluer l’initiative.

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