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Hubert Védrine au chevet des partenariats franco-africains

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Organisé conjointement avec le MEDEF, ce sommet veut rénover les modèles de partenariat économique entre la France et l’Afrique. A cette fin, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, doit y présenter un rapport dans lequel figurent 15 propositions. Alassane Ouattara, Jakaya Kikwete (Président tanzanien) et Macky Sall (Président sénégalais) les étudieront avec François Hollande.

Enrayer le recul français

Le constat est simple : malgré sa position de premier investisseur étranger en Afrique, la France ne cesse d’y perdre des parts de marché. Durant la dernière décennie, « la part de marché de la France au sud du Sahara a décliné de 10,1 % à 4,7 % », affirme Hubert Védrine.

Aujourd’hui, la Chine est même devenue le « premier partenaire économique de l’Afrique » déplore Philippe Gautier, directeur-adjoint du MEDEF International.

D’où la volonté de créer une synergie nouvelle dans les relations d’affaires entre acteurs français et africains. Le recul de la France sur ce marché en pleine croissance est un problème de taille pour la compétitivité française.

L’Afrique, bientôt le premier marché au monde

Avec une croissance globale de 6 % par an, le marché africain est déjà bien plus qu’émergent. Selon une étude du cabinet McKinsey, le chiffre d’affaires des secteurs de la consommation et des services devrait croître de plus de 400 milliards de dollars d’ici 2020.

Sous peine de rater ce virage, la France doit sortir de ses frontières d’investissements – bornées aux pays africains francophones – et s’intéresser à l’Afrique anglophone et lusophone, dont les marchés sont d’ores et déjà plus dynamiques.

Pour l’ancien ministre socialiste, la priorité est d’attirer les capitaux africains. Parmi ses quinze propositions, le rapport insiste notamment sur la nécessité d’alléger les procédures de visas économiques, pour sortir de « la vétusté du dispositif français et sa lourdeur bureaucratique ».

Toujours dans la même optique, le rapport propose de « mieux associer les diasporas africaines et les collectivités locales à la politique économique africaine de la France ». Des propositions plus concrètes sont également exposées, notamment dans le domaine éducatif. En ressort ainsi l’idée de mettre en place des frais d’inscriptions significatifs pour les étudiants étrangers en France, dont on redirigerait le produit vers des bourses destinées au continent africain.

Le choix de ces thématiques économiques n’est d’ailleurs pas anodin. Hubert Védrine voulait « aborder les choses sous un angle économique ». Une façon de montrer que les différents acteurs des relations franco-africaines n’évoquent pas que les questions de politique et d’intervention de la France en Afrique.

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