Site icon La Revue Internationale

Japon: 14 milliards d’euros pour contrer la Chine en Asie du Sud-Est

[image:1,l]

Selon plusieurs médias chinois, dont le journal économique Nikkei et la chaine de télévision NHK, le Premier ministre Shinzo Abe devrait annoncer ce samedi, à l’occasion du sommet Japon-Asean, une promesse d’aide du Japon de 14 milliards d’euros à l’Asie du sud-est.

La somme sera répartie entre les dix pays de l’Asean (Birmanie, Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam), sous forme de prêts et de dons.

L’Asie du sud-est : un enjeu économique majeur

Si le Japon ne l’exprime pas clairement, l’objectif est évident : contenir la montée en puissance de la Chine en Asie du sud-est. Il faut dire qu’avec des taux de croissance parmi les plus élevés du monde, cette région constitue désormais un enjeu économique majeur pour les deux géants. Shinzo Abe ne s’y est pas trompé, en faisant de cette zone sa priorité, lui réservant par exemple sa première visite diplomatique. Les entreprises japonaises mises en difficulté par une croissance faible dans le pays du Soleil-Levant pourraient y trouver de précieux debouchés.

Selon l’OCDE, la croissance du Cambodge pourrait atteindre une moyenne annuelle de 6,8% entre 2014 et 2018, l’Indonésie 6,0%, les Philippines 5,8%, la Malaisie 5,1% et la Thaïlande 4,9%.

Accords de « swap » pour favoriser la collaboration avec l’Indonésie, les Philippines et Singapour

En plus de l’aide de 14 milliards, qui devrait être officialisée ce samedi, le Japon a étendu plusieurs accords bilatéraux de « swap », ou d’échange de devises. Le plafond des accords avec l’Indonésie et les Philippines a été élevé alors que l’accord entre avec Singapour a été renouvelé.

Cela permettra aux pays d’Asie du sud-est d’obtenir, si besoin, des liquidités en dollars auprès de la Banque du Japon, à un prix fixé à l’avance. Une telle opération peut s’avérer particulièrement utile lorsque des tensions financières faisant chuter le cours de la monnaie nationale se manifestent.

Tensions diplomatiques entre Tokyo et Pékin

Rappelons que cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions entre la Chine et le Japon. Cette « crise diplomatique » fait suite à la décision unilatérale de Pékin, d’établir une zone « d’identification de la défense aérienne » dans une large part de la mer de Chine orientale, et incluant les îles Senkaku, administrées par le Japon.

Selon les nouvelles règles édictées par Pékin, tout appareil franchissant cette zone doit s’identifier et fournir son plan de vol aux autorités chinoises. Une obligation jugée inacceptable par Tokyo mais aussi Washington, qui n’a pas hésité à envoyer deux bombardiers dans la zone d’identification sans respecter les nouvelles consignes.

Les tensions ne cessent de s’intensifier, avec notamment l’envoi dimanche dernier de trois bateaux de garde-côtes chinois dans les eaux proches des îles Senkaku.

Quitter la version mobile