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La RDC et les rebelles du M23 signent pour la paix

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La République démocratique du Congo et les rebelles du M23 viennent de franchir un nouveau pas vers la paix. Jeudi 12 décembre, le gouvernement et les rebelles se sont retrouvés à Nairobi, capitale kényane, afin de signer un accord de paix, peut-être historique.

Un accord de paix définitif ?

« Aujourd’hui, le gouvernement de RDC et le M23 ont respectivement signé des déclarations » afin « de mettre fin aux activités armées du M23 » et « sur les mesures nécessaires pour parvenir à une stabilité durable » et à « la réconciliation », a ainsi déclaré le chef d’Etat ougandais, Yoweri Musevini, qui a assisté  la réunion.

La signature de cet accord de paix intervient quelques semaines après l’annonce officielle de la fin des combats dans l’est de la RDC, à la suite d’une vaste offensive de l’armée congolaise, appuyée par les forces des Nations unies, dans la région.

Si la signature de cet accord devait préalablement être organisée le 11 novembre, celle-ci avait été reportée au dernier moment.

Pas d’amnistie pour les criminels de guerre

Selon le porte-parole du gouvernement congolais, trois documents ont été signés dans la journée de jeudi. Ces documents confirment la dissolution du Mouvement du 23 Mars et indiquent également comment les anciens rebelles seront démobilisés.

« Le document est très clair », a noté Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. « Il n’y a pas d’amnistie générale. Ceux qui sont présumés s’être comportés de façon criminelle sur le plan du droit international, avoir commis des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, ne seront pas réinsérés dans la société », a-t-il encore ajouté.

Pourquoi ces affrontements au Nord Kivu ?

Les membres du Mouvement du 23 mars (M23), rébellion soupçonnée d’être soutenue par le Rwanda, bien que ce dernier ait toujours nié ses liens avec l’organisation, est principalement composée de Tutsis qui se battent actuellement contre le pouvoir de Kinshasa, par l’intermédiaire de l’armée régulière.

À l’origine du problème, un accord signé le 23 mars 2009. Ce jour-là, le président congolais Joseph Kabila a mis fin à de violents conflits et a promis d’intégrer les rebelles tutsis à l’armée régulière. Or ces soldats ont refusé de se voir affecter hors du Kivu.

Joseph Kabila, qui estime que le Rwanda manipule ces hommes de manière à garder une autorité sur le Kivu, autorité qu’il a eue pendant longtemps, a refusé catégoriquement.

C’est ainsi que les rebelles du M23 ont accusé Joseph Kabila de ne pas respecter les termes de l’accord initial.

Une région très convoitée

Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo depuis l’assassinat de son père le 16 janvier 2001, se pose en défenseur de l’unité de son territoire et de l’appartenance du Kivu à la RDC. Le Kivu est une des régions les plus riches du pays, pillée depuis plusieurs années par les puissances étrangères.

Paul Kagamé, président rwandais, cherche à tout prix à conserver une autorité qui lui a été accordée il y a plusieurs années sur le Kivu. Son territoire est trop petit, sa population trop dense et le Kivu est une source de richesse incalculable pour lui. Derrière cet enjeu économique, Paul Kagamé cherche, à travers ses manœuvres, à créer une zone autonome qui serait sous son contrôle.

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