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La reprise américaine s’accélère, la Fed réagit

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Le Comité monétaire de la Fed (FMOC), réuni pendant deux jours à Washington, a créé une relative surprise mercredi en annonçant la réduction de son programme de quantitative easing (assouplissement quantitatif). Un telle décision était, certes, inévitable au regard de la reprise de l’économie, mais les analystes ne s’attendaient pas à ce qu’elle intervienne avant le début de l’année 2014. Le soutien massif de la Fed à l’économie (son bilan a été multiplié par quatre depuis le début de la crise !), ne pouvait, pour des questions de stabilité financière, être maintenu ad vitam aeternam.

La Réserve fédérale, réduit « modestement » ses injections de liquidités

A partir de janvier, les rachats de titres mensuels passeront donc de 85 à 75 milliards d’euros (40 milliards de bons du Trésor, 35 milliards de titres hypothécaires).

Si cette réduction du soutien à l’économie est jugée « modeste » par le Comité monétaire, la décision est forte et atteste de l’amélioration claire de l’économie américaine. Le communiqué de la Fed précise notamment que « les conditions sur le marché du travail ont montré de nouveaux signes d’amélioration ». Le taux de chômage se situait à 7% en novembre, son niveau le plus bas depuis cinq ans.

L’actuel président de l’institution, Ben Bernanke, a par ailleurs précisé que Janet Yellen, qui le remplacera en janvier, avait « pleinement soutenu » la décision de réduire le programme de rachat de titres. Ajoutant que cette réduction du soutien à l’économie se poursuivra « si le marché du travail s’améliore et si l’inflation revient vers son objectif de 2% ».

Les taux directeurs de la Fed en revanche maintenus à un taux proche de zéro

Pour autant, la reprise américaine est loin d’être suffisamment solide pour que la Fed envisage de relever ses taux directeurs. Comme c’est le cas depuis fin 2008, ces derniers resteront à un niveau proche de zéro, pour soutenir l’économie et inciter les banques à prêter aux entreprises.

La Fed a précisé qu’ils pourraient rester inchangés « bien après le moment où le taux de chômage déclinera sous les 6,5%, notamment si les prévisions d’inflation continuent de se situer sous l’objectif à long terme du Comité de 2% ». Ben Bernanke a de plus précisé en conférence de presse que l’immense majorité des membres du FOMC estimaient qu’aucune hausse des taux ne devrait intervenir avant 2015.

Cette promesse de maintien des taux (et donc d’une poursuite de la politique de l’argent facile pour les banques) a évidemment rassuré les marchés, malgré la réduction du programme de rachat de titres. L’indice phase de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average établissait ainsi mercredi un record historique en clotûre alors que le Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques, progressait de 1,15% pour atteindre son plus haut niveau depuis 2000.

Des prévisions de croissance encourageantes

La croissance américaine devrait atteindre, dans les prochaines années, un niveau très nettement supérieur à celles des pays de la zone euro. La Fed table, pour 2014, sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) américain comprise entre 2,8 et 3,2% et entre 3 et 3,4% en 2015.

Les prévisions concernant l’emploi dévoilées par l’institution sont également extrêmement encourageantes. Le chômage devrait se situer entre 6,3 à 6,6% en 2014 (contre 6,4-6,8% prévu jusque-là).

A titre de comparaison, selon les prévisions de l’OCDE, le taux de chômage en France devrait atteindre respectivement 10,8% et 10,7% de la population active en 2014 et 2015.

 

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