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Le Bitcoin n’offre «aucune garantie» selon la Banque de France

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L’évolution du Bitcoin pousse à s’interroger. S’agit-il d’un placement pertinent dans lequel il est possible de placer une partie de son épargne – comme l’or en quelque sorte -, ou bien, au contraire, d’une monnaie incontrôlable alimentée par la spéculation ? Dans une note publiée jeudi 5 décembre, la Banque de France nous apporte quelques éléments de réponse.

Mise en garde contre l’absence de garantie

Si les fondements de la valeur du Bitcoin sont difficiles à établir, son succès ne se dément pas. Face à cet attrait de plus en plus important auprès du grand public, la Banque de France à tenu à mettre en garde contre l’utilisation de la célèbre monnaie virtuelle. Pour l’institution, il est indispensable « que les utilisateurs soient pleinement informés des dangers induits par le développement de ces monnaies non régulées ».

En effet, le Bitcoin échappe à toute régulation en France et, de ce fait, ne dispose pas de statut légal. Aucune garantie de remboursement et de convertibilité ne lui est associée. Ce qui est particulièrement problématique quand on sait que les coffres-forts électroniques dans lesquels sont stockés les Bitcoins sont tout à fait susceptibles de faire l’objet d’attaques informatiques, sans qu’aucune garantie de sécurité ne soit apportée.

Une croissance alimentée par la spéculation

Par ailleurs, pour la Banque de France, le principe même du Bitcoin alimente la spéculation : « En limitant la quantité maximale de bitcoins pouvant être créée et en faisant fluctuer le rythme de création au cours du temps, les concepteurs ont « organisé » la pénurie de cette monnaie virtuelle et lui ont ainsi conféré son caractère hautement spéculatif ».

A titre d’indication, alors qu’il se situait aux alentours de 200 dollars il y a un mois, le Bitcoin dépasse désormais la barre des 1000 dollars.

Du fait de sa non régulation et du caractère fondamentalement volatil de son cours, il représenterait « un risque financier certain pour les acteurs qui le détiennent ».

Une intervention des autorités, nécessaire pour mettre fin à certaines transactions illicites

Dans la mesure où elles sont suspectées de participer au financement d’activités illicites, la banque de France a également tenu à indiquer que les monnaies virtuelles faisaient l’objet d’un « suivi attentif des autorités ». Il convient, malgré tout, de nuancer ce point, puisque la fermeture du site d’achat de drogues et d’armes, Silk road, n’a pas entrainé de chute du Bitcoin.

La réputation de la monnaie virtuelle s’est sensiblement améliorée ces dernières semaines, avec notamment l’ouverture au Canada d’un distributeur de Bitcoins, et les déclarations du patron de la réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, indiquant que les monnaies virtuelles étaient « prometteuses à long terme ».

La note conclut néanmoins par un appel aux autorités à intervenir : « Pour autant, la supervision de ces entités ne permet pas de réglementer l’utilisation du bitcoin sur Internet auprès des acteurs économiques acceptant cette monnaie virtuelle, notamment en cas d’utilisation pour la vente de biens ou services illicites sur Internet. Dans ce contexte, une action des forces de l’ordre est nécessaire pour faire cesser ces activités illicites ».

 

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