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Le difficile pari du low cost de la SNCF

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Plus de 1 400 postes supprimés en 2014

La santé financière de la SNCF est préoccupante. D’après le journal Les Echos, qui s’est procuré le projet de budget 2014, examiné la semaine dernière en conseil d’administration, le groupe anticiperait la poursuite du recul de sa rentabilité et aurait décidé, en réaction, de procéder à de lourdes réductions d’effectifs. 1 432 postes pourraient ainsi être détruits l’an prochain (soit environ 1% des effectifs) par le non remplacement d’une partie des départs à la retraite. Un arbitrage sera donc effectué, en défaveur de l’emploi, pour réduire les coûts.

Sur son site internet, le quotidien économique précise, par ailleurs, que « la direction table sur une croissance du chiffre d’affaires du groupe de 2,5 %, objectif ambitieux au vu de la conjoncture ». Cette croissance serait due, en grande partie, aux bonnes performances de la branche Infra, qui s’occupe de la gestion, l’exploitation et la maintenance du réseau ferré, et de la filiale Keolis, dédiée au transport public.

A noter également que de façon assez inquiétante, sur les cinq branches du groupe, seule SNCF Geodis (transport de marchandise et logistique) devrait voir sa marge opérationnelle progresser.

Les déboires de la branche SNCF voyage

La situation de la branche SNCF voyage, qui repose largement sur le TGV, est particulièrement inquiétante. L’article publié ce dimanche précise notamment : « La marge opérationnelle de cette branche, qui était encore de 14% en 2011, et de 12,8% en 2012, va encore reculer cette année et passer sous les 10%, une première ». Le nombre de passagers TGV en France pourrait reculer de 0.3% l’an prochain, selon les projections.

Ouigo, symbole des difficultés de l’établissement public

Ouigo illustre parfaitement les difficultés du groupe. Alors que la direction communique fièrement à son sujet, la réalité de la fililale low cost est en réalité loin d’être satisfaisante. Alors que Ouigo était supposé relancer l’activité, le quotidien Les Echos nous apprenait samedi, de source syndicale, que le taux d’occupation des rames du programme « low cost » ne serait que de 60%, un niveau « sous les objectifs nécessaires pour assurer sa rentabilité ». La filiale serait donc bien loin du niveau de chiffre d’affaires initialement espéré.

La SNCF se garde de dévoiler officiellement les chiffres relatifs au taux d’occupation, se contentant de souligner le nombre conséquent de voyageurs (plus d’un million depuis le lancement du programme low cost en avril 2013). Or, il est évident qu’un programme de ce type repose en grande partie sur le remplissage des rames.

Il faut dire également que l’objectif initial d’attirer des personnes préférant habituellement la voiture au TGV est loin d’être atteint. D’après les syndicats du groupe, plus de 50% des personnes achetant les tickets low cost seraient en fait des utilisateurs du TGV classique.

A cela s’ajoute les nombreuses difficultés que connaîtrait l’organisation lors de l’embarquement. Les contrôles sont censés être réalisés à quai par mesure d’économie. Or, du fait des difficultés à gérer les flux massifs de voyageurs, seules 83% des personnes seraient contrôlées.

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