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Le projet pédagogique, clé de voûte du système éducatif français

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Les auteurs de l’étude Pisa de l’OCDE sur l’évaluation des systèmes éducatifs dans le monde, publiée le mardi 3 décembre 2013, font trois constats-clefs pour la France : une hausse des inégalités, un recul en mathématiques et une amélioration en compréhension de l’écrit[1]

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Pour ce qui est de l’accroissement des inégalités, le point noir d’après l’étude Pisa, l’OCDE constate la dégradation du système français et l’augmentation des élèves en difficulté. « Lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a clairement aujourd’hui moins de chances de réussir qu’en 2003 », relève l’étude qui précise que « le système d’éducation français est plus inégalitaire en 2012 qu’il ne l’était neuf ans auparavant » et que « les inégalités sociales se sont surtout aggravées entre 2003 et 2006 ».

Les enfants d’immigrés

Bien entendu, parmi les élèves les plus susceptibles de rencontrer des difficultés figurent ceux qui sont issus de l’immigration. Pour l’OCDE, la proportion des élèves ayant un niveau faible en mathématiques dans l’étude de 2012 atteint 43 % en France[2], pays où ils « n’obtiennent pas seulement des résultats nettement inférieurs » ; où ils sont « aussi moins impliqués, attachés à l’école, persévérants, et beaucoup plus anxieux par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE ».

C’est d’autant plus surprenant que – s’agissant des réformes relatives aux inégalités – des pays comme le Portugal, l’Allemagne, la Pologne ou l’Estonie ont fourni des efforts considérables. En France, seuls 17 % des élèves sont dans des établissements où les enseignants bénéficient du tutorat[3]. Pis encore, contrairement à ce que l’on s’imagine, ce phénomène ne touche pas seulement les banlieues des provinces moins riches, mais aussi quelques arrondissements huppés de Paris.

Le projet pédagogique

Que faudra-t-il faire face au déficit auquel est confronté le corps enseignant en matière de tutorat et à la difficulté à placer certaines écoles en ZEP ? Telle est la question que l’on doit absolument se poser et à laquelle le gouvernement Ayrault devra apporter des réponses dans le meilleur délai. De toute évidence, l’éducation nationale devra donner des consignes claires aux rectorats, quant à la notation et à la promotion des directeurs d’écoles.

En effet, en se dotant d’un projet pédagogique pertinent, les directeurs d’écoles réussiront à stopper l’immigration des enfants de nantis vers des établissements privés ou, grâce à des dérogations, vers des établissements publics non confrontés à la mixité sociale. Ainsi éviteront-ils, dans certains quartiers, que l’école publique se transforme en ghetto pour enfants défavorisés. Il revient à Vincent Peillon de faire preuve, sur le plan éducatif, de réformisme dont a tant besoin la France.

 

Notes :


[1] L’enquête a été réalisée auprès de 510 000 élèves de 15 ans dans 65 pays.

[2] Contre seulement 16 % en Australie et au Canada.

[3] Contre 61 % en moyenne dans les pays de l’OCDE et 100 % à Singapour.

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