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Le rapport sur l’intégration: la polémique continue

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« Ils prennent un rapport explosif, et ils lui donnent un poids politique démesuré en le mettant sur le très officiel site internet de Matignon », aurait dénoncé en fin de semaine un proche de François Hollande. La cause de la colère présidentielle ? Un rapport publié sur le site de Matignon qui propose des mesures pour refonder la politique d’intégration. Parmi elles : la contestation de la suprématie de la langue française, avec l’étude de l’arabe et des langues africaines, l’autorisation du voile à l’école et la création d’un délit de harcèlement racial ainsi que d’une Cour des comptes de l’égalité.

« Un rapport comme ça, ça se canalise, on ne le laisse pas en pâture, on exclut d’office les propositions les plus absurdes comme le voile à l’école et ensuite on le présente en disant que ce sera la base d’un débat », aurait lancé un autre conseiller de François Hollande.

Passe d’armes entre Jean-François Copé et Jean-Marc Ayrault

Jean-Marc Ayrault a assuré que ces propositions n’engageaient pas le gouvernement, les réactions n’ont pas cessé depuis vendredi. « Notre République serait en danger si vous cédiez à cette tentation en mettant en œuvre, ne serait-ce qu’à minima un rapport dont l’intention est de déconstruire cette République », s’est ainsi insurgé Jean-François Copé, le président de l’UMP, dans un communiqué.

« M. Copé est un irresponsable et un menteur, parce que faire le procès au gouvernement de la République que je dirige que nous voudrions abandonner le modèle républicain d’intégration, celui des droits et des devoirs, celui de la République démocratique laïque et sociale, c’est une injure. Je le prends comme tel et je ne laisserai pas passer ce qui est en train de se faire », s’est empressé de répondre Jean-Marc Ayrault devant la presse à l’Hôtel Matignon.

Levée de bouclier de la droite

François Fillon a tenu à « alerter le Premier ministre sur les dangers que constituerait l’application de ces rapports. Ils diviseraient un peu plus les Français et alimenteraient tous les extrémismes ». Selon lui, ce rapport « s’inscrit dans la logique d’une nation mosaïque et communautariste ». La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé, de son côté, une « dangereuse provocation ».

« Les conclusions des groupes de travail sur la politique d’intégration remises au Premier ministre apparaissent comme une très grave provocation. Leur mise en œuvre signifierait l’abandon définitif du modèle républicain, la mise en place d’une société ultra-communautarisée et divisée », a-t-elle estimé dans un communiqué.

La gauche embarrassée

« Je m’étonne qu’aujourd’hui une partie de la presse s’empare de ces travaux de réflexion qui datent de plus d’un mois en employant un mode sensationnel et je dénonce les manipulations qui sont faites de ses conclusions », a déploré Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale. « Cyniquement, comme à ce qui devient son habitude, et avec une grande irresponsabilité, en feignant de confondre un rapport remis il y a un mois par des experts et des intentions gouvernementales actuelles, Jean-François Copé a encore cherché à instaurer sciemment la confusion dans le débat public, dans une démarche de calcul politicien », a ajouté David Assouline dans un communiqué.

« L’UMP a très mal joué dans cette affaire. Ils ont soupçonné une stratégie diabolique de Matignon, qui agiterait la question de l’intégration pour faire monter le Front national. Alors que c’est la très violente polémique de l’UMP qui a mis un coup de projecteur sur ce rapport qui n’est pas du tout la position du gouvernement », a lancé de son côté Ségolène Royal, sur iTélé.

 

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