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Les Irlandais toujours plus nombreux à émigrer

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Le désarroi des populations peut s’exprimer de différentes manières face à la violence des plans d’austérité qui leur sont imposés. En Grèce, en Espagne, au Portugal, les personnes les plus touchées, les jeunes en particulier, descendent dans la rue pour faire part de leur mécontentement. Ces manifestions massives interpellent les dirigeants politiques et font les gros titres des médias.

En Irlande, la révolte est plus silencieuse. Estimant qu’aucune amélioration n’est possible à court terme, de nombreux citoyens de l’ancien « tigre celtique » choisissent la solution de l’exil. 

Un Irlandais quitte le pays toutes les six minutes

En une quinzaine d’années, la situation irlandaise a changé radicalement. Au cours de la première moitié des années 2000, l’économie était florissante (en surchauffe devrait-on dire, à cause d’un secteur bancaire hypertrophié et d’une bulle immobilière) et de ce fait, le pays connaissait l’un des taux d’immigration les plus élevés d’Europe. Avec la crise économique, l’Irlande est redevenue, depuis 2009, une terre d’émigration, avec plus de personnes quittant le pays que s’y installant.

Les chiffres fournis en août par le Central Statistic Office (CSO) sont particulièrement éloquents : 16 000 Irlandais émigrent chaque semaine, soit un toutes les six minutes. Entre avril 2012 et avril 2013, 89 000 personnes ont quitté l’Irlande. A noter que sur ces personnes, 51 000 étaient des citoyens irlandais, les autres étant des étrangers retournant chez eux ou allant chercher du travail ailleurs.

Depuis le déclenchement de la crise en 2008, ce sont 397 500 personnes qui ont quitté l’Irlande (sur une population de moins de cinq millions d’habitants). Cette vague d’émigration restera à n’en pas douter comme l’une des plus importantes de l’histoire du pays, au même titre que celle faisant suite à la grande famine de 1848.

Les jeunes diplômés voient leur avenir ailleurs

L’émigration que connaît actuellement l’Irlande est d’autant plus inquiétante qu’elle concerne largement les jeunes les plus qualifiés, autrement dit, les forces vives sur lesquelles il faudrait s’appuyer en ces temps difficiles. D’après le syndicat étudiant Union of Students in Ireland (USI), 35 000 auraient quitter le pays en 2012.

Sans surprise, le Royaume-Uni constitue la principale destination. L’Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande, pour des raisons culturelles et linguistiques évidentes, sont également des terres d’accueil importantes pour les Irlandais.

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