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Les jeunes Tunisiens postent leurs CV pour intégrer le gouvernement

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Il y a trois ans, Mohamed Bouazizi s’immolait par le feu, ignorant qu’il allait déclencher la « révolution de jasmin » et les révolutions du Printemps arabe. Depuis 2010, quatre présidents, six gouvernements et quatre Premiers ministres se sont succédé en Tunisie. C’est dans ce climat d’instabilité politique, que l’ancien ministre tunisien de l’Industrie, Mehdi Jomaâ, 51 ans, a été choisi samedi 14 décembre pour succéder à Ali Larayedh à la tête du gouvernement. Un choix critiqué par l’opposition qui lui reproche d’avoir  œuvré au sein d’un gouvernement islamiste.

Trop de cheveux blancs dans la vie politique tunisienne ? 

Parmi les candidats pressentis pour le poste, figuraient entre autres le nom de Mustapha Filali, 92 ans, mais aussi celui d’Ahmed Mestiri, âgé de 88 ans. Pour dénoncer l’écart générationnel avec les représentants politiques, les jeunes Tunisiens qui se sentent écartés de la vie politique tunisienne, ont décidé de se mobiliser.

A l’origine des mouvements protestataires en 2010, les jeunes ont en effet proposé leur candidature sur les réseaux sociaux pour intégrer le nouveau gouvernement et participer à la transition démocratique en Tunisie. Sur une page Facebook baptisée Campagne : élis un jeune,  ils sont des dizaines a partagé leur CV  et les domaines dans lesquels ils souhaitent s’investir.  

« Etre utile pour mon pays »

Tarek Chokki, titulaire d’un master de recherche en droit des contrats et investissements et d’une maitrise en Droit des affaires, propose par exemple ses services pour un poste dans un département gouvernemental, tout comme Saida Halfi, 27 ans, qui souhaite « être utile pour son pays » en intégrant un département ministériel au sein de la nouvelle équipe.

C’est également le cas de Houssem Masri 26 ans, titulaire d’une licence en gestion de restauration qui se dit prêt à s’engager bénévolement « pendant un an pour l’office national de tourisme pour inspecter les centres de formations et les conditions des instituts ».

Sur cette page qui rassemble près de 4000 abonnés, les jeunes briguent des postes mnistériels mais proposent également leurs compétences pour travailler gratuitement dans des municipalités rapporte le Huffington Post

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« Les jeunes que je rencontre ont la rage »

La dessinatrice tunisienne Willis from Tunisienne, a réalisé un dessin pour dénoncer le fossé qui existe entre les chefs du gouvernement pressentis et les jeunes Tunisiens, précurseurs de la révolution de jasmin. « Les jeunes que je rencontre ont la rage. Ils ne se reconnaissent pas dans les politiques » explique-t-elle à JOL Press. « Beaucoup n’ont même pas envie de voter s’il y a des élections parce qu’aucun candidat ne correspond à leurs attentes. Mais ces jeunes ont une énergie extraordinaire, une soif de vivre, des rêves, énormément de créativité. Ils me rechargent les batteries quand je les rencontre et c’est eux qui me donnent l’optimisme pour l’avenir parce qu’ils sont l’avenir » a-t-elle ajouté.

 

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