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Les Maliens ont voté… A quand des élections en Centrafrique?

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Les Maliens ont voté dimanche 15 décembre et lorsque les résultats tomberont, le retour à l’ordre constitutionnel devrait être rétabli au Mali. C’est du moins ce qu’espèrent les autorités et la communauté internationale, qui a observé avec attention le déroulement de ce second tour des élections législatives.

La communauté internationale attend le résultat des élections maliennes

Comme lors du premier tour du scrutin, c’est l’affluence des votants qui a été particulièrement observée. Mais alors que quelque 6,5 millions d’électeurs étaient attendus aux urnes, les résultats pourraient bien être décevants de ce point de vue. En effet, selon les principaux observateurs, à Bamako comme en province, les bureaux de vote ont semblé être désertés par les votants.

Le 24 novembre dernier, après le premier tour du scrutin, seuls 19 sièges sur 147 ont été brigués. L’entre-deux tours du scrutin n’a pas mobilisé les candidats encore en lice pour le second tour, et la population qui, dans la plupart des cas, ne connaissait pas les candidats, est restée perplexe devant certaines alliances de dernières minutes.

Pourtant, pour le gouvernement malien, l’enjeu est grand. En effet, le nouveau président Ibrahim Boubacar Keita a besoin d’avoir une confortable majorité à l’Assemblée afin d’avoir les mains libres pour mener sa politique dans le pays.

Des élections : gage de la réussite d’une opération

A l’international, le bon déroulement de ces élections, tout comme la pertinence de ces résultats devront être les garants de la réussite – dans une certaine mesure – de l’opération Serval. Or si un taux de participation faible n’est pas révélateur d’un bon retour à l’ordre constitutionnel, il devra au moins témoigner de la légitimité du nouveau gouvernement en place.

Comme pour toute opération internationale, la réussite des élections qui suivent l’intervention sont le révélateur du succès de l’opération en question.

C’est le cas au Mali, ça l’est encore plus en République centrafricaine, où la France intervient depuis une semaine dans un pays en plein chaos où l’ordre constitutionnel est détruit depuis de nombreuses années.

La Séléka aurait détruit les registres d’état-civil

La mission pourrait cependant être plus délicate en Centrafrique. Depuis le coup d’état de mars dernier, et la chute du président François Bozizé, la rébellion de la Séléka s’est emparée du pouvoir et semble avoir voulu effacer certaines traces, des traces très utiles pour organiser une élection.

C’est en tout cas ce qui se murmure à Matignon ces derniers jours. Les hommes de la Séléka auraient, au moins en partie, détruit les registres d’état-civil du pays. Dans l’état actuel des choses, organiser une élection dans ces circonstances est impossible. La population entière devrait être recensée. Sachant que les conflits de ces derniers mois ont fait fuir environ 10% de la population, l’opération s’avère d’ores et déjà compliquée.

Contrairement à la situation malienne où, certes, les cartes électorales n’ont pas toutes été distribuées à temps, une élection en République centrafricaine ne pourrait, dans ces circonstances, être organisée, laissant déjà présager d’une longue, très longue opération française sur place.

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