Site icon La Revue Internationale

Les questions que vous vous posez sur le conflit en Centrafrique

centrafrique.jpgcentrafrique.jpg

[image:1,l]

Quel est le lien entre la France et la Centrafrique ?

L’Oubangui-Chari a été créée en 1905 puis intégrée à l’Afrique équatoriale française. C’est en 1960 que le pays prend son indépendance de la France et se fait désormais appeler République centrafricaine.

Aujourd’hui, la France est toujours liée à son ancienne colonie par des accords de coopération et de défense.

Contre qui la France se bat-elle en Centrafrique ?

A la différence du Mali, la France n’a pas d’ennemi déclaré en Centrafrique. C’est une mission de rétablissement de la paix que les militaires assurent sur place.

Dans la capitale, Bangui, comme ailleurs dans le pays, deux forces s’affrontent. Les anciens membres de la Séléka, rébellion qui a pris le pouvoir en mars dernier, doivent être désarmés. Accusés de nombreuses exactions depuis ces derniers mois, ces hommes sont majoritairement musulmans et doivent faire face au désir de vengeance de la population civile, principalement chrétienne.

De nombreuses milices d’auto-défense se sont constituées parmi ces civils qu’on appelle également les « anti-balakas », que les Français sont également chargées de désarmer.

Pourquoi intervenir maintenant ?

Il y a près d’un an, le président François Bozizé demandait à la France d’intervenir. A cette époque, le gouvernement s’apprêtait à lancer l’opération Serval au Mali et aucune opération d’envergure n’a donc été déployée en République centrafricaine.

Deux mois plus tard, la rébellion du Séléka défaisait le président Bozizé et un ancien chef rebelle, Michel Djotodia, prenait le pouvoir. C’est alors que s’en est suivie une longue période d’instabilité faite, notamment, d’exactions commises par les anciens rebelles.

Face à un chaos grandissant, rapidement transformé en conflit confessionnel, faisant même dire à certains responsables politiques qu’il y avait un risque de génocide dans la région, le pouvoir en place a de nouveau fait appel à la France pour rétablir le calme.

Peut-on vraiment parler de génocide ?

Le terme « génocide » a une définition précise puisqu’il s’agit de l’élimination méthodique et programmée d’un groupe de personnes en raison de ses origines ethniques, religieuses ou sociales.

D’abord utilisé par des associations, alertées par la situation en Centrafrique, ce terme a ensuite été repris par des responsables des Nations Unies avant d’être utilisé par le ministre français des Affaires étrangères. Si on ne peut pas, dans les faits, qualifier le cas centrafricain de génocide, l’emploi de ce mot a sans doute permis de mobiliser l’attention de la communauté internationale sur ce pays.

Quels sont les intérêts de la France sur place ?

La France n’a pas d’intérêts économiques majeurs en Centrafrique. Sur place, elle cherche avant tout à préserver la stabilité de la région. La République centrafricaine est notamment frontalière, à l’est, du Soudan, pays refuge de nombreux groupes djihadistes. A l’ouest, le Cameroun et le Nigéria sont également des zones d’activités pour ces groupes islamistes terroristes. De la stabilité de ce pays d’Afrique centrale dépend, dans une certaine mesure, la stabilité de la région.

Qui doit-on alors soutenir ?

La France ne soutient officiellement aucun acteur politique. Sur le terrain, les militaires français sont chargés de désarmer la population civile et les rebelles, qu’ils soient anciens combattants de la Séléka ou anciennes victimes de cette rébellion.

L’objectif annoncé est, à terme, de rétablir le calme entre les deux parties qui s’affrontent, d’éliminer tout risque de cycle infernal de vengeance entre les clans et de parvenir à organiser les élections qui pourront amener un régime stable en République centrafricaine.

Quitter la version mobile