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L’Uruguay, élu pays de l’année par «The Economist»

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Le Time élit sa personnalité de l’année, The Economist nomme désormais son « pays de l’année ». C’est la première fois que le journal britannique se livre à ce type d’exercice. Plutôt que de se baser sur des chiffres, l’hebdomadaire a privilégié les « réformes avant-gardistes » adoptées par un pays pour faire son choix, couronnant finalement l’Uruguay du titre.

Légalisation du cannabis

Alors que la drogue et les cartels gangrènent le continent sud-américain, l’Uruguay a approuvé une loi, mardi 10 décembre, autorisant la culture, la vente et la consommation de cannabis, une première mondiale. Pour l’hebdomadaire, cette loi pourrait « permettre aux autorités de se concentrer sur des crimes plus graves ».

Etat pionnier

Au-delà de la légalisation du cannabis, l’Uruguay fait figure de pionnier en Amérique latine en matière de droits de l’homme puisqu’il a été l’un des premiers à avoir légalisé le divorce et avoir accordé le droit de vote des femmes. Ce petit pays de trois millions d’habitants a également adopté le mariage homosexuel, en 2012 – un an avant la France – et a dépénalisé l’avortement.

Le journal britannique estime que ces réformes bénéficient non seulement à l’Uruguay mais plus largement au monde.

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Pep Mujica, un président atypique à la tête du «pays de l’année»

Si la loi de légalisation du cannabis a été essentiellement saluée dans l’éditorial, la personnalité de l’iconoclaste président Pepe Mujica a également influencé le choix de la rédaction. Sous les feux des projecteurs depuis sa réforme de légalisation de la marijuana, le président uruguayen fascine pour son franc-parler : « Avec une franchise inhabituelle pour un politicien, il parle de la nouvelle loi comme une expérimentation. Il vit dans une humble maison, se rend au travail dans une Volkswagen Beetle et voyage en classe économique » énumère l’article.

Cet ex-guérillero Tupamaros – mouvement politique uruguayen d’extrême gauche – reconverti en politique a passé quinze ans en prison pendant la dictature. Décrit comme « le président le plus pauvre du monde » dans un article paru dans le journal El Mundo, et plus récemment comme le « Vrai président normal » en Une de Courrier International, le président atypique reverse 90% de son salaire à différentes ONG.  

« Modeste mais audacieux, libéral et chaleureux, l’Uruguay est le pays de l’année » écrit le journal, avant de conclure en espagnol s’il vous plaît : «  Felicitaciones! ».

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