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Mauritanie: un double scrutin boycotté et sous haute surveillance

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C’est pour un double scrutin que les Mauritaniens sont appelés à se rendre aux urnes, samedi 21 décembre. Après un premier vote, le 23 novembre dernier, les électeurs s’apprêtent à élire la totalité de leurs représentants à l’occasion du deuxième tour des élections législatives et municipales.

Une majorité de sièges ont déjà trouvé preneurs

Peu de surprises à attendre de ce scrutin tant le premier tour a déjà permis à de nombreux parlementaires de gagner leur siège à l’Assemblée. En effet, selon les résultats officiels, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’Union pour la République (UPR), parti actuellement au pouvoir, a déjà obtenu 56 députés, soit une confortable majorité.

Juste derrière, mais bien loin en termes de nombre de parlementaires élus, les islamistes du parti Tawassoul ont obtenu quant à eux 12 députés. L’Assemblée compte 148 sièges, et à l’issue du premier tour, 121 membres ont assuré leur place.

Même constat pour les élections municipales. Sur les 208 communes que compte le pays, 98 ont trouvé leur représentant dès le premier tour et parmi eux, 81 sont affiliés au parti au pouvoir. Le deuxième tour de ces deux scrutins devrait donc suivre cette tendance et les autorités mauritaniennes attendent désormais un afflux d’électeurs aussi important que le 23 novembre dernier. Le taux de participation avait été de 75%, un record jamais atteint.

L’opposition appelle au boycott

Et pourtant, une grande partie de l’opposition avait alors appelé au boycott et compte réitérer cette démarche à l’occasion de ce scrutin. Réunis au sein de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), une dizaine de partis d’opposition menés par le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) de l’opposant historique Ahmed Ould Daddah ont manifesté, mercredi 18 décembre dans la capitale Nouakchott pour protester contre la tenue de ce scrutin.

Malgré le désistement du parti Tawassoul, plusieurs milliers de manifestants ont participé à cette marche, quatre jours avant la tenue du scrutin.

Interrogé par RFI, le président de la Coordination de l’opposition démocratique a dénoncé les « fraudes » et la « corruption » qui ont entouré le premier tour des élections.

« Le premier tout a montré qu’il y a eu beaucoup de désorganisations, de fraudes, la corruption pratiquée par le pouvoir qui a distribué de l’argent aux candidats. Ca a vraiment dépassé tout ce que nous avions connu », a-t-il déclaré. « Nous, nous avons toujours dit que la seule manière de sortir de l’impasse, c’est d’ouvrir un dialogue responsable et sincère. Ce dialogue doit avoir aussi comme objectif de retrouver dans le pays une situation normale, que l’armée regagne ses casernes et que les politiques s’occupent de la politique arbitrée avec des élections honnêtes, libres et transparentes ».

Des observateurs internationaux invités

Pour parer à toute éventualité, l’Observatoire national pour la surveillance des élections (ONSEL) a annoncé, par la voix de son porte-parole, Mohamed Ould Bouleiba, être prêt à surveiller le deuxième tour de ces élections.

Au cours d’une conférence de presse organisée au Palais des congrès de la capitale, l’Onsel a annoncé que des missions d’observations avaient été déployées dans tous les bureaux de vote du pays.

Pour soutenir ces équipes, des missions d’observations internationales ont par ailleurs été invitées à venir en Mauritanie. « L’ONSEL offre tout l’appui nécessaire à ses confrères observateurs africains et arabes qui ont bien voulu assurer cette mission d’observation », a indiqué Mohamed Ould Bouleiba.

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