Site icon La Revue Internationale

Merkel III: Wolfgang Schäuble, garant de la rigueur allemande

big_schauble_is_watching_you.jpgbig_schauble_is_watching_you.jpg

[image:1,l]

Personne ne pouvait imaginer Angela Merkel évincer Wolfgang Schäuble de la « grande coalition » formée par les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD). Figure incontournable de la CDU, l’actuel ministre des Finances allemand a été reconduit par la chancelière, dimanche 15 décembre.

Wolfgang Schäuble jouit en Allemagne d’une très grande popularité pour sa gestion de crise et sa volonté farouche de défendre les contribuables allemands. Sa réussite incontestable sur le plan économique a fait de lui une personnalité respectée dans toute Europe. A 71 ans, il se distingue également par une extraordinaire longévité en politique, puisqu’il fut ministre pour la première fois en 1984. Longévité d’autant plus impressionnante qu’il fut agressé en 1990 par un déséquilibré, qui le laissa paralysé des membres inférieurs.

Si son entente avec Angela Merkel n’a pas toujours été parfaite, leur position a été la même pendant le crise, à savoir, protéger l’euro et l’Union européenne mais rester ferme sur la discipline budgétaire et les efforts de rigueur des pays périphériques. La chancelière se montre désormais particulièrement élogieuse à son sujet, déclarant par exemple que son nom était  « associé à la stabilité de l’euro et à la politique qui l’accompagne et à tout ce qui est important en Europe ».

En Allemagne, le ministre des Finances, véritable contre-pouvoir face à Angela Merkel, dispose de pouvoir considérables. Cette position stratégique lui donne une influence déterminante au sein de l’Eurogroupe. In fine, il oriente les aides européennes et la stratégie économique commune en Europe.

Un européen convaincu prônant plus d’intégration 

Européen convaincu, Wolfgang Schäuble ne cesse depuis de nombreuses années d’enjoindre l’Europe à s’orienter vers une intégration plus poussée, notamment sur le plan politique. Son intransigeance actuelle sur les dossiers européens, comme l’Union bancaire ou la mutualisation des dettes, n’est pas tant le reflet d’une réticence vis-à-vis de l’Europe actuelle que l’affirmation que l’Allemagne n’est pas prête à aider davantage ses partenaires si l’intégration n’est pas accrue.

Dans l’état actuel de l’Europe, le ministre des Finances allemand s’oppose à toute mutualisation des dettes, et donc, à la créations des fameux eurobonds un temps évoqués. Il affiche depuis le début de la crise une volonté inchangée de protéger les contribuables allemands face aux demandes des pays d’Europe du sud en difficulté.

Pour ces raisons, l’aide européenne à ces pays, à laquelle l’Allemagne contribue grandement, a été adossée à de sévères plans d’autérité. Les autres pays doivent suivre la voie de l’Allemagne, c’est-à-dire appliquer la plus grande discipline budgétaire. Il est évident que l’Allemagne ne fera pas preuve de solidarité tant qu’une plus grande intégration ne sera pas décidée.

Quitter la version mobile