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Municipales à Paris: union de la droite et du centre sur fond de dissidences

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L’UMP, l’UDI et le MoDem vont faire des listes communes lors des prochaines élections municipales parisiennes. Un accord a été conclu, jeudi 5 décembre, entre Nathalie Kosciusko-Morizet, Marielle de Sarnez et Christian Saint-Etienne. « Une décision rendue possible par la personnalité et le profil » de NKM, précise un communiqué commun aux trois partis.

Quels compromis ?

« C’est une décision que nous avons prise parce que nous avons des convergences profondes, au-delà de nos différentes sensibilités, sur des sujets majeurs pour l’avenir de Paris : le logement, et en particulier le logement intermédiaire pour les classes moyennes, les familles, les jeunes, l’excellence environnementale et sociale, garante de santé, et de qualité de vie, la vitalité économique de Paris, celle de nos PME, de nos commerces et de notre artisanat, la nécessité d’une gouvernance moins partisane pour mieux répondre aux attentes des Parisiennes et des Parisiens », expliquent-ils.

Mais cet accord n’allait pas de soi, aussi chacun a-t-il été obligé de faire des concessions. Si les centristes se sont tout d’abord montré gourmands, il aura fallu de longues heures de négociations pour parvenir à l’accord suivant : les centristes de l’UDI et du Modem pourront bénéficier de 30% des places éligibles au Conseil de Paris sur ces listes de rassemblement. Christian Saint-Etienne pourrait être tête de liste dans le XIe arrondissement et Marielle de Sarnez pourrait être deuxième sur la liste du VIe arrondissement menée par le maire UMP sortant Jean-Pierre Lecoq.

Des dissidences de plus en plus gênantes

Cet accord était d’autant plus indispensable que les dissidences UMP commencent à devenir réellement gênantes pour Nathalie Kosciusko-Morizet. Si les meneurs de ces listes risquent l’exclusion de l’UMP, leur détermination demeure intacte. Sont d’ores et déjà entrés en dissidence Marie-Claire Carrère-Gée, élue du XIVe contestant le « parachutage » de NKM dans son arrondissement et Dominique Tiberi, refusant le choix dans le Ve de Florence Berthout.

« En aucun cas nous ne sommes une liste dissidente », se défend Dominique Tiberi, dans Le Figaro, « Contrairement à Florence Berthout, nous ne sommes pas des parachutés, des facteurs de division. Cette personne savait qu’elle ne pouvait pas être réélue dans le 1er arrondissement en raison de l’évolution de la carte des élus à Paris et vient donc chez nous. Le 5e ne peut pas être confondu avec une agence de Pôle emploi », a-t-il lancé.

Une UMP indisciplinée

Dans le VIIe arrondissement, un autre problème se pose. Deux candidats de droite, Michel Dumont (maire du VIIe arrondissement de 2002 à 2008 et toujours conseiller UMP de Paris) et Christian Le Roux (qui fut son premier adjoint dans le VIIe), pourraient s’opposer à l’ancienne Garde des Sceaux, Rachida Dati. Cette dernière a décidé de se battre et a porté plainte contre ses concurrents dissidents pour « utilisation frauduleuse de données et abus de confiance ». Selon elle, ils auraient recours, à des fichiers confidentiels donnés par l’UMP-Paris.

Mais ce n’est pas tout : la conseillère UMP Géraldine Poirault-Gauvin officialisait, jeudi 5 décembre, la constitution d’une liste dissidente, opposée au maire sortant Philippe Goujon, dans le XVe arrondissement. « Je serai candidate pour être maire du XV ème arrondissement. Je conteste le choix de Philippe Goujon par Nathalie parce qu’elle nous explique qu’elle va choisir le renouvellement avec un homme qui a été élu dans le XV ème il y a 30 ans. Je veux porter des valeurs pour mettre fin au clientélisme », a-t-elle annoncé dans le 19/20 de France3, ce même jeudi.

Guerre Copé Fillon dans le VIIIe ?

Pour finir de compliquer une situation qui semble inextricable pour la droite parisienne, une guerre s’apprête à éclater dans le VIIIe arrondissement. Ici, ce n’est pas la tête de liste qui est en jeu mais la place de numéro 2 sur la liste UMP, menée par Martine Mérigot de Treigny, officiellement investie par NKM. Deux hommes convoitent cette place : le député Pierre Lellouche et l’homme d’affaires Charles Beigbeder, soutenus respectivement par… François Fillon et Jean-François Copé.

Pierre Lellouche a même menacé d’entrer en dissidence si on ne le nommait pas numéro 2 : « Mon intention est non négociable et ma détermination absolument totale. Soit il y a une liste d’union avec Mme Mérigot, soit il y aura une autre liste avec l’étiquette UMP. Je suis le député de cette circonscription et absolument légitime, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. » De son côté, Martine Mérigot de Treigny a assuré que la place était bien pour Charles Beigbeder.

Force est de constater que face à ces divisions, NKM a beau jouer la carte de l’unité aux côtés de Marielle de Sarnez et de Christian Saint-Etienne, ses chances de conquérir la capitale paraissent de plus en plus compromises.

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