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Perte d’attractivité de la France: état des lieux, raisons et risques

18.12.2013 par La Rédaction
Perte d’attractivité de la France: état des lieux, raisons et risques

L’attractivité d’un pays reflète sa capacité à attirer des capitaux étrangers afin qu’ils viennent s’investir sur son sol. En France, malgré une attractivité toujours forte au niveau international, celle-ci s’érode et ce phénomène s’est récemment accéléré. Au final, ce constat est un signal inquiétant quant à l’état de l’économie française, actuel et à venir, tel qu’il est perçu au-delà des frontières.

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Par Sylvain Fontan de [image:2,s]

 

 

 

 

 

Evaluation de l’attractivité de la France

 
Il existe plusieurs indicateurs d’attractivité d’un pays. Il est possible de mesurer l’attractivité d’un pays au travers du nombre de projets d’investissements provenant de l’étranger, le nombre d’emplois que ces projets génèrent sur le sol national, ou encore les enquêtes d’opinions réalisées auprès des chefs d’entreprises étrangers. Toutefois, les IDE, c’est-à-dire les Investissements Directs à l’Etranger, constituent l’indicateur qui reflète probablement le mieux l’attractivité d’un pays car ils compilent indirectement tous ces éléments.
 
En effet, les IDE mesurent le montant des investissements constitués par l’achat, la création ou le contrôle d’entreprises dans un pays étranger. A ce titre, plus les IDE entrants dans un pays sont élevés, plus ce pays peut être jugé comme attractif, et inversement. 
 
La France est un pays encore très attractif, mais la dynamique est négative. En effet, au niveau européen, la France est le troisième pays qui accueille le plus d’IDE, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni; et au niveau mondial la France est classée sixième, derrière la Chine, l’Inde et les Etats-Unis.
 
Toutefois, au niveau européen, si la France demeure 3ème, l’écart se creuse de plus en plus avec l’Allemagne et le Royaume-Uni et les pays poursuivants se rapprochent très significativement, notamment l’Espagne et les pays d’Europe centrale et orientale. En période de crise, ces pays ont su valoriser leur flexibilité et la baisse des dépenses publiques, afin en parallèle de pouvoir diminuer le coût du travail et ainsi améliorer leur compétitivité.
 
Les perspectives d’évolution sont négatives. En effet, la CNUCED, qui publie annuellement le classement mondial des IDE, estime que la France sortira du top 10 des premiers récepteurs d’IDE dans le monde à l’horizon 2014-2015 compte tenu des mesures prises actuellement dans ce pays. Parallèlement, d’autres indicateurs plus qualitatifs font apparaître la même tendance où la France est nettement moins bien située, et sa position se dégrade constamment.
 
En effet, le World Economic Forum classe la France 21ème, le classement Doing Business la place 34ème, et enfin la France est classée 169ème sur 185 pays en ce qui concerne l’attractivité fiscale. Enfin, la France est de moins en moins attractive au niveau industriel, mais elle conserve son attrait pour les investissements liés aux services aux entreprises.
 

Raisons et risques de la perte d’attractivité de la France

 
La France bénéficie d’atouts traditionnels. En effet, parmi les atouts principaux de la France il y a la situation géographique (au carrefour de l’Europe du Nord, du Sud et du centre) et la qualité des infrastructures (routières, ferroviaires, bâtiments, réseaux énergétiques et d’information…) qui font de la France le centre de gravité des activités logistiques.
 
Toutefois, les métiers de la logistique sont peu créateurs d’emplois. D’ailleurs, si la France bénéficie d’IDE élevé, le nombre d’emploi lié et moindre que dans des pays où les IDE sont inférieurs. De plus, le nombre d’emplois créés par ces IDE tend à diminuer. A cela il convient d’ajouter le niveau de qualification de la main-d’œuvre ou encore l’accès aux technologies et à l’innovation où la France bénéficie d’avantages certains. Toutefois, plusieurs pays présentent des caractéristiques.
 
Malgré ces atouts, la France pâtit de freins très importants. En effet, parmi les obstacles quasi historiques à l’attractivité de la France, et qui reviennent de façon récurrente dans les enquêtes réalisées auprès d’investisseurs internationaux, il y a la pression fiscale trop élevée, la complexité et la lourdeur juridique et réglementaire, et enfin l’instabilité de l’écosystème entrepreneurial, au niveau fiscal, juridique et réglementaire.
 
Les mesures prises depuis 18 mois amplifient ces problèmes. La décision d’investissement est l’aboutissement d’une réflexion de long terme. Or, la politique économique menée actuellement aggrave le manque de visibilité à moyen et long terme, et multiplie les signaux négatifs :
 
• En effet, la taxe à 75%, le discours anti-riches et anti-capitaux étrangers (ArcelorMittal, bagarre contre l’entreprise américaine Titan, Refus à Yahoo d’acheter Daylimotion…) ne font qu’accentuer un climat peu propice aux investissements étrangers et qui viennent s’ajouter à la perception d’une fiscalité confiscatoire ou avec laquelle il devient très difficile d’être rentable. 
 
• De plus, les investisseurs étrangers comprennent les implications à moyen et long terme de l’attentisme et du manque de réforme structurelles en France (flexibilité du travail, retraites, dépenses publiques, mille-feuille administratifs…); ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le nombre de projets d’investissement s’est clairement infléchi depuis les dernières élections présidentielles car les acteurs économiques étrangers ont internalisé les conséquences pratiques du programme du candidat élu.
 
• Egalement, les investissements demandent un climat serein. Or, l’instabilité de l’environnement social, fiscal et politique actuel ne permet pas d’envisager ce climat de sérénité pourtant requis. 
 
• Enfin, les velléités de vouloir interdire les licenciements « boursiers » (même s’il est très peu probable que cela soit mis en place) ou d’interdire les fermetures d’usines rentables, ne font que renforcer l’insécurité juridique et accrédite l’idée chez les investisseurs étrangers que la France n’est pas capable de regarder le monde tel qu’il est. 
 
A terme, les risques sont très importants. Au final, plutôt que d’investir dans un pays présentant ces caractéristiques peu « business friendly », les investisseurs préfèrent aller comme actuellement en Allemagne (notamment investisseurs chinois) ou au Royaume-Uni (notamment les investisseurs indiens) où les perspectives de croissance, la stabilité et l’environnement fiscal et juridique sont bien plus accueillants. De plus, la règle de l’échange mondial est ainsi faite que plus un pays investit à l’étranger, plus il a de chances que cet autre pays vienne à son tour investir chez lui en raison des partenariats, des connaissances et des relations mutuelles qui se créent.
 
Dès lors, cela peut signifier qu’à moyen terme la France perde pied dans un certain nombre de pays pourtant potentiellement très porteurs. De façon pratique, la diminution de l’attractivité de la France se traduira mécaniquement par des centaines de milliers d’emplois qui ne seront pas créés à l’avenir et qui feront défaut au pays dans les années à venir. 
 
L’image de la France à l’international s’est récemment fortement dégradée. En effet, notons que les Etats-Unis demeurent le premier pays investisseur en France. Or, seules 13% des entreprises américaines installées en France déclarent avoir une perception positive du pays, contre encore 56% en 2011.
 
Le début de la dégradation de cette image par les investisseurs américains date de 2012 où le taux de bonne perception avait déjà chuté à 22%. Plus largement, un tiers des investisseurs étrangers récents en France se déclarent mécontent de leur choix d’investissement, ce qui n’augure rien de bon pour l’avenir.
 
Citation
 
Sylvain Fontan, « La perte d’attractivité de la France » , analyse publiée sur « leconomiste.eu » 
 

La Rédaction


Attractivité Fiscalité France IDE Investissements directs étrangers
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