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Plafond de la dette: nouvelle crise aux États-Unis en février?

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Depuis 2011, la situation se répète inlassablement. La menace d’un dépassement du plafond de la dette se rapproche, et, à chaque fois, un accord de relèvement est trouvé in extremis, au terme de luttes féroces entre républicains et démocrates, pour éviter le défaut de paiement.

C’est plus ou moins ce qui s’est produit en octobre. Alors que le plafond de la dette allait être atteint le lendemain, les parlementaires américains se sont mis d’accord, le 16 octobre, sur une suspension de cette limite d’emprunt pour l’Etat jusqu’au 7 février. Le plafond de 16 700 milliards n’a donc pas été relevé, mais simplement suspendu.

La question du plafond de la dette de retour le 7 février

A partir du 7 février, et donc de la fin de la suspension du plafond de la dette, si rien n’est fait, l’Etat américain atteindra le niveau maximum auquel il a le droit de s’endetter. Concrètement, à partir de cette date, il n’aura plus la possibilité légale de s’endetter pour se financer.

Pour autant, cela ne signifie pas que les Etats-Unis pourraient faire défaut le 7 février, mais plutôt que le Trésor n’aura plus accès aux marchés financiers et devra se reposer sur sa trésorerie et des mesures extraordinaires pour assurer le financement du pays.

Des mesures extraordinaires pourraient permettre de tenir jusqu’au début du mois de mars

Le Trésor américain a prévenu, jeudi 19 décembre, que ces mesures extraordinaires ne permettraient au gouvernement de payer se facture qu’au maximum jusqu’au début du mois de mars. Pour Jack Lew, le secrétaire du Trésor américain, le gouvernement pourra encore faire face à ses engagements financiers « jusqu’à fin février ou début mars 2014 ».

« Bien que nos estimations soient sujettes à d’inévitables variations, nous n’anticipons aucun scénario raisonnable dans lequel les mesures extraordinaires permettraient de tenir pour une période de temps prolongée ».

Devant l’ampleur du problème à venir, ce dernier a adressé une lettre aux membres du Congrès, les invitant à voter un relèvement du plafond : « J’invite respectueusement le Congrès à agir le plus rapidement possible pour relever la limite de la dette ».

Les négociations s’annoncent tendues

Après l’accord de la Chambre des représentants, le Sénat a validé, la semaine dernière, le budget des deux prochaines années. Cependant, si démocrates et républicains sont parvenus à un compromis sur la question budgétaire, les négociations sur le plafond de la dette s’annoncent des plus tendues.

L’accord sur le budget, qui entérine une hausse des dépenses de l’Etat après deux années de recul, est loin de faire l’unanimité côté républicain. Plusieurs parlementaires de l’opposition, mécontents du compromis budgétaire, ont d’ores et déjà promis des négociations bien plus compliquées pour la Maison blanche pour obtenir le relèvement du plafond de la dette.

Jacob Lew a tenté de rappeler l’importance de l’enjeu pour le pays : « La solvabilité des Etats-Unis est un élément essentiel de notre solidité en tant que nation. Ce n’est pas un levier de négociation pouvant être utilisé à des fins politiques ». Pas sûr, pour autant, que son appel à la raison soit entendu.

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