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Réforme de la Curie: le pape réunit à nouveau son «G8»

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Mardi 3 décembre, le pape François réunit son « Conseil des cardinaux », surnommé « G8 », pour une réunion de trois jours au Vatican consacrée à la réforme du gouvernement de l’Église.

Il y a deux mois, le souverain pontife avait déjà fait appel à ces huit cardinaux, choisis en avril dernier et provenant des quatre coins du monde.

Un conseil consultatif restreint pour aider le pape

Ce conseil consultatif restreint, indépendant de toute autre institution ou groupe de la Curie, comme l’a rappelé le porte-parole du pape lors de leur institution fin septembre, a pour but d’aider le pape dans sa réforme de la curie romaine, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes – les dicastères – chargés d’assister et de conseiller le pape dans son gouvernement de l’Église catholique.

L’idée d’« instituer un groupe restreint de membres de l’épiscopat, provenant de différentes parties du monde, que le Saint-Père puisse consulter individuellement ou collectivement sur des questions particulières », faisait partie des grands chantiers menés par le pape François mais déjà amorcés avant son élection en mars dernier.

Un gouvernement « moins romain »

Le « G8 » du pape s’est réuni du 1er au 3 octobre pour une première consultation qui avait permis aux huit cardinaux choisis par le pape de remettre à ce dernier un ensemble de 80 documents concernant des suggestions pour la réforme de l’Église.

« Le pape François veut gouverner d’une manière qui lui est suggérée par l’Église universelle. Un gouvernement moins romain, qui prenne en compte les expériences des différents continents, un rééquilibrage dans la méthode de la consultation », avait tenu à souligner le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, à cette occasion.

Le Conseil, qui s’attaque surtout à la réforme de la Curie, a ainsi pour but de « rendre les structures [de la curie] plus légères », expliquait à JOL Press Marie Malzac, journaliste pour l’agence I-media au Vatican.

Mettre fin à l’excessive centralisation

Mardi 26 novembre, le pape François a ainsi appelé à une « décentralisation salutaire » du gouvernement de l’Église, soulignant l’importance de mettre fin à « l’excessive centralisation » de la curie romaine, dans un long texte de 165 pages – la première exhortation apostolique, intitulée « Evangelii gaudium » (« La joie de l’Évangile ») et rendue publique la semaine dernière.

« Son idée maîtresse consiste aujourd’hui à renouer avec ce que le Concile Vatican II [1962-1965] avait prévu pour la curie romaine : non un État dans l’État mais un « Secrétariat » au service de la mission pastorale – et non étatique – du pape », explique Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef adjoint chargé des religions au Figaro.

Accomplir une révolution des mentalités

« Cette opération, si elle réussit, demandera du temps. Il ne s’agit pas tant de dégraisser des effectifs, environ 2000 personnes, ce qui n’est pas pléthorique vu l’ampleur de la tâche d’un gouvernement mondial, mais d’accomplir une révolution des mentalités », ajoute-t-il.

Si la première réunion du « G8 pape » en octobre dernier avait permis de lancer un premier état des lieux, cette seconde assemblée devrait cette fois-ci permettre aux cardinaux de « s’appesantir sur la vingtaine de « ministères » du Vatican, validant ou non leur existence pour en réduire le nombre », indique encore le journaliste.

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